Les deux visages du monde, David Joy : Marina


Les deux visages du monde, David Joy

Éditeur ‏: ‎Sonatine (29 août 2024)
Langue ‏: ‎Français, traduit de l'américain par Jean-Yves Cotté 
Broché ‏: ‎432 pages
Crédit photo : Marie-Laure Pascaud


Un immense merci à la #TeamSonatine pour ce service de presse. J'avoue que je ne connaissais pas encore l'auteur David Joy. Ce roman m'a fait l'effet d'une énorme claque tant par la beauté du texte que par l'histoire elle-même. Une vision d'une petite communauté de Caroline du Nord que rien n'a préparé à cette implosion sociale. Endormie sur des apparences trompeuses, sur des secrets bien enfouis et des événements peu glorieux, la ville se tient en fait sur un baril de poudre qui n'attend qu'une allumette pour s'embraser. Le style est poétique, fluide et d'une beauté incroyable. David Joy nous dresse un portrait social et sociétal fascinant, où certains destins se croisent et se brisent et où certaines blessures et fêlures resurgissent au moment où on s'y attend le moins.

 

Je vous en dis un peu plus.

 

Tonya Gardner, une jeune artiste afro-américaine qui vit depuis quelques années à Atlanta, décide de revenir dans sa ville natale de Caroline du Nord pour y passer l'été auprès de sa grand-mère Vess. Elle a en tête un projet artistique ambitieux, celui de dénoncer le passé esclavagiste de la région. Fortement déterminée, droite dans ses bottes et sûre de son bon droit et du bien fondé de ses idées, elle se lance dans plusieurs actions revendicatives qui génèrent très rapidement de violentes tensions au sein de la communauté. Au même moment, Ernie Allison, un jeune policier du comté arrête William Dean, un homme un peu louche, au volant de sa voiture, qui s'avère être un suprémaciste blanc. Lors de l'arrestation de celui-ci, Ernie découvre un mystérieux carnet dans lequel figurent les noms et contacts de plusieurs notables de la région. Le policier tombe également sur une tenue du Ku Klux Klan dans le coffre. Comment ce type de personnage, étranger à la ville, peut-il se retrouver en possession de telles informations ? Et que vient-il faire chez eux ? Ernie, flic très consciencieux et droit, se heurte à sa hiérarchie quand il tente d'évoquer le carnet trouvé et ce qu'il implique. 

 

Aussi, quand quelques semaines plus tard une tragédie vient endeuiller toute la ville, beaucoup de questions se mettent à tourbillonner dans la tête des habitants, et surtout dans celle de Leah Green, l'enquêtrice chargée l'affaire. La ville semble soudain prise d'une fièvre que rien ne pourra endiguer. Les habitants laissent éclater leurs différends face à leur histoire commune et les rancœurs passées refont surface. Face à tous ces lourds secrets, ressentiments profonds et anciennes querelles entre familles, bientôt la révolte gronde et personne n'en sortira indemne. 

 

Un roman que je n'ai absolument pas pu lâcher une fois commencé. David Joy nous accroche dès les premières lignes. La fausse lenteur du récit, ce sentiment de vie tranquille et d'abandon dans une ville où tout le monde se connait et vit en harmonie... tout cela vole bientôt en éclats. 

 

Un récit magistral, extrêmement fort et poignant qui vous bouleverse jusqu'aux tréfonds de votre âme. Une histoire sur le racisme, la passation, et l'importance de l'héritage de tout un peuple. Une fois la dernière page tournée, les personnages sont encore là, avec vous... ils ne vous lâcheront pas de sitôt !

 

A découvrir au plus vite ! Foncez en librairie !






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