AYA, Marie-Virginie Dru : YvonS

Éditions Albin Michel, 219 pages

Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel coup de coeur pour un livre. Il ne m'a fallu qu'une quarantaine de pages pour tomber amoureux de cette histoire.

Aya. Aya est une petite fille de l'île de Karabane à l'embouchure du fleuve Casamance au Sénégal. Vous pouvez vérifier, tout cela existe. Aya est abusée par son oncle, elle est encore une enfant. Sa mère n'a plus toute sa tête depuis que le père d'Aya s'est noyé et que Djibril, le fils, est parti loin là-bas dans le beau (?) pays de France. Aya l'aime, elle l'attend, il va revenir, il a promis. Et puis arrive ce qui doit arriver. Aya se sent bizarre, elle a des nausées et bientôt il va falloir faire face à la honte.

Je n'en dirai pas plus. Sachez seulement qu'il n'y a rien de voyeuriste, la plume de Marie-Virginie Dru est élégante, elle est parfois cruelle et précise mais jamais vulgaire. Elle nous entraîne à la suite de son héroïne dans une histoire de résilience, pleine d'humanité et d'espoir. L'auteure aime l'Afrique, le Sénégal, ça se sent, ça se voit, c'est beau, imagé, poétique. On est surpris par la narration souvent au présent, par des phrases parfois sèches et pourtant lyriques.

On a confiance dans le courage d'Aya et on n'a pas tort. C'est magnifique. 😊