Auteur à la page #13, avril 2021, Olivier NOREK

 


Cher Olivier,

Nous nous sentons extrêmement privilégiés et chanceux que tu aies accepté notre invitation, compte tenu de ton emploi si chargé. Nous espérons pouvoir te voir "en vrai" très prochainement afin de te remercier de vive voix. Le blog fait un grand pas vers une notoriété intergalactique grâce à toi.

PS: MGBooks33 décline cependant toute responsabilité concernant tous les "coups de chaud", mini malaises, évanouissements, "vapeurs" que pourrait susciter la vision de la photo de couverture et la lecture de cette interview :) 

Peux-tu te présenter à ceux de nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ? 

Bien sûr. Je m'appelle Olivier Norek, j'ai 45 ans mais je fais dix de moins, je mesure 1m80 dans mes rêves, je suis capitaine de police en disponibilité, ce qui veut dire que je suis toujours flic, mais que je ne vais plus sur le terrain... un flic de pacotille en somme... Cette disponibilité me permet d'aller voir du côté de l'écriture de romans et de scénarios pour un temps. Elle dure 10 ans, j'en ai déjà dévoré 8 et demi, donc dans un an et six mois, il faudra choisir : flic ou romancier ? J'ai déjà ma réponse... J'ai fait un bac philo et langues étrangères... tout ça pour devenir poulet me direz-vous... Mais un peu de philosophie pour supporter la vie de flic, c'est pas inutile, et un peu d'anglais et d'espagnol permet de renseigner les touristes pour aller jusqu'à la Tour Eiffel. 

 

Quel genre de lecteur es-tu ?

 

Un lecteur laborieux. Je mets des plombes à terminer un livre. Je suis un lecteur de vacances, un lecteur de transports en commun, mais je suis incapable de lire chez moi... Dès que je suis emporté par une histoire, je me dis que moi aussi, il faut que j'en écrive et je me retrouve rapidement à pianoter sur mon ordinateur les nouvelles aventures de mes prochains romans...

 

Quel est ton 1er souvenir de lecture ?

 

J'aime Lire, le magazine parfait pour les minots. Une histoire complète et les jeux de Bonnemine et les mésaventures des turbulents Tom-Tom et Nana, les insupportables enfants d'un couple de restaurateurs... Que de souvenirs. C'est même probablement la première fois où j'ai eu la trouille en lisant (Une histoire de détective chinois et de morts noyés...).

 

Quel est ton dernier coup de cœur littéraire ? 

 

Frédéric Perrot "Pour une Heure oubliée". Formidable roman dans lequel un homme essaie de se souvenir d'une heure oubliée, sauf que lors de cette heure, on lui affirme qu'il a tué une femme. On découvre ce personnage dans son passé et dans son présent et bizarrement, cette histoire de meurtre n'est pas le plus intéressant. Le plus intéressant réside dans sa capacité à nous raconter le quotidien d'un couple, d'un homme perdu, les choses simples... Mais raconter le simple est le plus compliqué. Quand on écrit un polar, on est embarqués par l'action et l'intrigue, mais lorsque l'on raconte le quotidien, il faut trouver une étincelle, de la magie, de l'unique... Et dans ce roman, le défi est relevé ! 

 

Quel est ton premier lecteur ? 

 

Mon meilleur ami Bruno. 28 piges qu'on se connaît. D'ailleurs, pour le remercier, je le tue ou le blesse avant la cinquantième page dans à peu près tous mes romans. C'est une marque d'affection. Si un jour je vous tue littérairement, c'est vraiment que je vous aime beaucoup ! 

 

As-tu un rituel d'écriture ou un lieu préféré pour cela ?

 

J'aimerais être original, mais je n'ai que mon bureau. Avant, j'avais un appartement de flic, avec des petites pièces bien séparées comme si mon cerveau devait être mis en cases, ordonné, rangé, méticuleux... Puis quand je suis devenu auteur j'ai eu besoin d'espace et j'ai fait tomber tous les murs pour n'avoir qu'une seule et grande pièce au milieu de laquelle j'ai mis un bureau totalement disproportionné qui devient l'élément central de mon studio. Marrant de se dire que notre environnement s'adapte à nos projets de vie. De flic à auteur, je n'ai pas pu garder le même agencement, je ne pensais plus pareil, je ne vivais plus pareil.

 

Quel est le plus beau compliment qu'on t'a fait sur un de tes livres ? 

 

Ce n'est pas un compliment, c'est un fait. Au sujet d'Entre deux Mondes, une famille est venue me voir pour me dire que grâce à la prise de conscience suite à sa lecture, ils avaient ouvert un centre d'accueil pour mineurs réfugiés. Puis une autre famille est venue me voir pour me dire qu'ils avaient accueilli une famille de réfugiés syriens fuyant la guerre. Puis une autre, puis une autre... J'ai eu ce témoignage au moins une dizaine de fois et je me dis que si j'ai pu aider ne serait-ce qu'une seule personne à fuir les horreurs de la guerre et à être sauvée en France, alors mon job de romancier a trouvé tout son sens ! 

 

Quelle est la chose la plus bizarre qu'on t'a dite ou demandée à une séance de dédicace ? 

 

Les lecteurs et lectrices sont plutôt équilibrés et le bizarre est rare... Mais un jour, un homme est venu me voir pour me demander une dédicace sur la trilogie du capitaine Victor Coste. Je lui demande alors son prénom. Victor. Je m'amuse. Son nom ? Coste. Je m'étonne. Et sa profession, puisqu'on y était... Il était évidemment capitaine de police. J'avais donc trouvé mon vrai capitaine Coste dans la vraie vie, surprenant ! 

 

IMPACT, ton dernier roman semble avoir quelque peu désarçonné certains de tes lecteurs : peux-tu nous le présenter ?

 

Impact est un double roman. C'est d'abord l'histoire de Virgil Solal, un homme qui constate que face au plus grand serial killer du monde, soit la pollution et le réchauffement climatique tuant 20.000.000 de personnes par an, ni l'Etat ni la Justice ne nous protègent. L'un est pleutre quand l'autre est en sommeil. Il est donc temps, à son sens, de reprendre ce droit essentiel qu'est celui de notre propre défense. Il kidnappe alors les patrons de grandes entreprises polluantes pour leur demander de changer de politique énergétique par la force et la menace... Parallèlement, le roman invite aussi le lecteur dans de courtes nouvelles à travers le monde pour le mettre au centre des plus grands drames climatiques de notre époque et qu'il va vivre comme de vraies scènes d'actions dignes d'un blockbuster américain... Tempêtes, inondations, incendies, ours mangeurs d'hommes, crocodiles affamés... Mais ce n'est malheureusement que le quotidien de notre pauvre planète puisqu'une fois de plus, je n'invente rien ! 

 

Nous avons depuis peu une section jeunesse sur le blog. Or, ton album « Lapin Shérif » vient de sortir. Nous allons le chroniquer, bien sûr, mais peux-tu nous en parler ?

 

Le lapin Shérif, c'est mon histoire, aucune invention... Un gamin pas très sûr de lui, un déguisement de mardi gras qui lui fait honte... et une journée bien embarrassante qui se prépare. C'est une histoire pour les enfants qui manquent de confiance en eux et qui leur apprend le plus grand secret du monde : nous sommes merveilleux et unique et si on s'aime assez, si on se respecte et si on se fait confiance, alors le reste du monde va nous aimer, nous respecter et nous faire confiance. Pour être aimé, il faut d'abord s'aimer un peu.

 

Quelque chose à ajouter sur tes projets en cours ? Un scoop…. ?

 

Vous connaissez Nicolas Lebel ? C'est mon pote littéraire... et nous travaillons ensemble sur une série de SF pour la télé... Nous n'en sommes qu'au début mais nous avons déjà notre rythme. Quatre heures de réunion, puis quatre heures de déjeuner avec du bon vin... Souvent un peu trop ! Possible que cette série ne voie jamais le jour, mais nous au moins, on se sera bien amusés ! 



A lire aussi sur le blog :


Territoires, d'YvonS

Surface, d'YvonS et MGBooks

Surtensions, d'YvonS
- Impact, d'YvonS




Le coin presse :


😎 les portraits précédents : 





Commentaires

  1. Whaouuuu. Superbe chronique.
    Comme je le disais à Patrice, où vous arrêterez vous ?
    Je vous lance le défi de passer sur un autre continent, avec une autre langue, pour interviewer Stephen King...🤣
    Mais vous savez quoi, je ne serais même pas étonnée si vous y arriviez...😆
    Bravo à vous. Merci à Olivier. On a un point en commun, j'ai fait le même bac, philo et 3 langues étrangères...🤣
    Bon ben allez, je vais boire un verre, j'ai " un coup de chaud "...😁

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  2. Bravo et félicitations. Une interview vivante et hyper intéressante. Un
    Moment magique pour vous mais pour nous aussi. Une personne profondément humaine qui se soucie autant de l’humain que de son environnement. Un auteur dont j’ai lu tous les romans et dont j’attends avec la même impatience son prochain. Merci pour ce bon moment partagé.

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  3. Bravo à vous pour cette belle interview et bravo à Olivier Norek d'avoir répondu "tel qu'il est". C'est très intéressant. Vous êtes des as. Chapeau, les amis ! 🤠👏🏻

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