Auteur à la page #12, mars 2021, Nicolas Lebel

 

© crédit Photo Didier Cohen


Bonjour Nicolas Lebel, 

Un grand merci d'avoir pris le temps, en cette période chargée pour toi (la promo de ton dernier roman) pour répondre à nos questions :) 


Peux-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?


Je suis un humain roux parisien islamo-gauchiste et néanmoins rôliste, anciennement fumeur et parfois bagarreur, Bédéphile, cinéphile, bibliophile mais claustrophobe, arachnophobe et déiphobe, amical, social, parfois brutal, mais loyal, linguiste et angliciste et kraviste, un peu lexicologue, amateur œnologue… Et auteur de polars en manque de bars.


Quel genre de lecteur es-tu ?


Un lecteur laborieux. Je lis tous les jours un peu, avec plaisir, mais je suis très lent. Je lis, et je relis, parfois juste pour le son d’une phrase. La lecture, c’est le temps du lecteur, son tempo propre.


Quel est ton 1er souvenir de lecture ?


Je n’en ai aucun souvenir. Je n’ai aucune mémoire. Je ne me souviens pas non plus du dernier ! Mais tout de même, une de mes premières impressions de lecture, c’est sûrement L’Affaire Caïus, un polar de la Bibliothèque Verte. Culte !


Quel est ton premier lecteur ?


Ma femme. Je la lâche dans le bouquin comme un pitbull. Elle démonte tout façon puzzle, commente tout, interroge tout. Puis je repars bosser.

Quand j’ai fini de tout remettre en ordre (le sien !), je transmets à mes trois béta lecteurs, trois copains de confiance (ça veut dire que je sais qu’ils ne vont rien laisser passer !) qui relisent avec la même mission : un commentaire à chaque chapitre, voire plus, un smiley hilare quand le passage les amuse, un smiley triste quand ils s’emmerdent, et un retour sur l’ensemble. Je les débriefe séparément ensuite et interroge chacun sur les remarques des autres. Puis je repars bosser.

Quand je pense que c’est prêt, je passe le manuscrit à mon agente, Lilas Seewald : rebelote, à la différence notable qu’elle est éditrice aussi. C’est un œil pro qui se pose alors sur mon texte et on retravaille. Quand on estime tous les deux que c’est prêt, ça part chez l’éditeur : Le Masque pour Le Gibier. Et c’est Violaine Chivot, éditrice du Masque qui a pris les commandes du bouquin pour sa finalisation, le déplacement des derniers curseurs.

L’ensemble de ces étapes (avant corrections) prend trois-quatre mois.


 As-tu un rituel d'écriture ou un lieu préféré pour cela ?


Je préfère écrire dans mon bureau parce que j’y suis bien ! J’ai créé la pièce sur mesure pour moi, et pour y écrire ! Mais je peux écrire ailleurs, à l’hôtel, dans le train…


 Quel est le plus beau compliment qu'on t'a fait sur un de tes livres ?


Je dois admettre que j’ai bien aimé que l’on qualifie l’un d’eux d’ « orgasme littéraire ». La lectrice se reconnaitra…

Une autre fois, sur un salon, un lecteur, un homme d’un certain âge, m’a demandé si j’avais perdu ma femme. Ce n’était pas le cas, j’ai demandé pourquoi. L’homme m’a dit que lui-même veuf avait été très touché par le deuil de Mehrlicht qui ne se remettait pas de la mort de Suzanne. Et il voulait savoir comment par l’imagination, je pouvais être si proche de ce que lui ressentait en vrai. Il s’était reconnu dans Mehrlicht. J’ai été très ému par cette rencontre. Le lecteur là aussi se reconnaîtra peut-être…

 

Quelle est la chose la plus bizarre qu'on t'a dite ou demandée à une séance de dédicace ?


Lors d’une signature de mon premier bouquin dans un Cultura, –jeune auteur donc, on m’avait placé à une petite table devant la porte si bien que tous les gens qui entraient tombaient sur moi. Devant ma mine souriante, ils venaient volontiers me voir. C’était super. Sauf qu’ils me demandaient à chaque fois où ils pouvaient trouver les CDs, les coloriages, les téléphones. Ce jour-là, je suis devenu agent d’accueil chez Cultura. Je crois que j’étais assez bon...


Le GIBIER, ton dernier roman, te fait voguer vers une nouvelle Maison d’Edition.. En plus, ce roman n’est pas une aventure de ton commissaire à face de batracien. Tu en as marre de Mehrlicht ?

Pas du tout. Jamais. « Mehrlicht, c’est moi » dirait l’autre. C’est un avatar. Peut-on se renier soi-même ? Mais j’ai passé beaucoup de temps avec le vieux. J’avais envie d’écrire d’autres choses. Il y a eu La Piste aux Étoiles et Le Gibier. S’ajoute celui que j’écris, un autre roman sans Mehrlicht. Bientôt suffisamment de temps aura passé pour que je me penche de nouveau sur son cas !


Peux-tu nous parler de ton dernier roman ?


Ce sont les lecteurs qui en parlent le mieux ! Les retours sont vraiment excellents, ce qui m’enchante !

Le Gibier reste un hommage au polar sous toutes ses facettes en amalgamant ses codes et en les retournant.

C’est un vrai polar, car il déroule l’enquête d’un duo d’enquêteurs de la Brigade criminelle, qui tentent d’y voir clair dans la pluie de cadavres qui s’abat sur eux.

C’est un vrai roman noir, car il jette une lumière crue sur les politiques d’extermination chimique des populations noires au cœur de l’Apartheid et la poursuite au sein de laboratoires privés internationaux des travaux scientifiques menés en Afrique du Sud jusqu’à la chute du régime.

C’est surtout un vrai thriller, car il plonge ses héros, tambour battant, dans une enquête dont ils sont eux-mêmes les victimes.


 Quelque chose à ajouter sur tes projets en cours ? Un scoop…. ?


J’écris en ce moment un thriller carcéral. J’imagine que ces confinements répétés m’inspirent des histoires d’enfermement. En tout cas, c’est très noir et ça m’amuse beaucoup !



À lire aussi :


L'Heure des fous d'YvonS
Le Jour des Morts d'YvonS; Le Jour des Morts de MGBooks

Lire c'est libre, salon à la Mairie du VIIe, Paris, janvier 2020, MGBooks

😎 les portraits précédents : 

- # 10 Emilie Riger

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