Dans la Brume Écarlarte, Nicolas Lebel : YvonS

DANS LA BRUME ÉCARLATE, Nicolas Lebel

Editions Marabout / Black Lab, broché, 390p, 19,90€

Mehrlicht opus 5.... j'ai découvert Nicolas Lebel il y a quelques mois seulement ce qui m'a permis de lire-dévorer quasiment à la suite les 4 premières enquêtes de notre enquêteur favori. Voici donc le 5e... et il va falloir attendre 2021 pour le suivant...dur dur... mais, fans du Capitaine Grenouille, foncez en toute confiance, c'est du pur Lebel ! On y retrouve ses coups de gueule, son humour, ses préoccupations sociétales (sans ennuyer le lecteur), son goût pour la poésie (et il y a ici un crime de lèse-Céline qui m'a fait mourir de rire 😂)...

On retrouve bien sûr le capitaine Mehrlicht et ses acolytes Latour et Dossantos. Dans ce volume, c'est le flic bodybuildé qui va aller très très loin pour protéger la femme qu'il aime. Il n'arrive pas à se libérer de son passé et la solution qu'il trouve est peut être pire... aller aux limites de qui il est pour rendre justice, protéger et servir (ça me rappelle un truc...😉).

Mais de quoi est-il question ? De disparitions. Des jeunes filles disparaissent brutalement, on retrouve des cadavres exsangues avec une double blessure au cou très parlante. Nicolas Lebel joue avec le mythe de Dracula et de Frankenstein, on flirte avec le fantastique mais on est bien dans le Paris d'aujourd'hui. On va explorer le Père Lachaise, fréquenter un camp de migrants, croiser un mari violent et une femme soumise, des gothiques, les prisons roumaines, mais aussi Baudelaire, Lautréamont et Nerval. Tout cela en 3 jours intenses pour notre Kermit-policier.

On est dans la droite ligne de la série lebellienne et pourtant l'auteur se renouvelle... c'est jubilatoire, drôle et glauque, politiquement incorrect (j'adore), fantasque et poétique. Il y a du sang (beaucoup), des cadavres à la pelle (au Père Lachaise c'est normal), un Mehrlicht pas très en forme (inquiétant même), des fachos bien répugnants (pléonasme ?) et quelques inhumés célèbres dont je vous laisse l'hilarante surprise.

Les 100 dernières pages sont denses et intenses, les 3 dernières bouleversantes...

Et même si (je cite) "ma personne est sacrée " 😉 nous n' hésiterons pas à menacer Nicolas Lebel des pires sévices pour qu'il nous livre un Mehrlicht VI au plus tôt ! Assurément !