CE QU'IL FAUT DE NUIT, Laurent Petitmangin : YvonS

 

CE QU'IL FAUT DE NUIT, Laurent Petitmangin

Éditions La Manufacture de Livres, 188p
Broché,  16,90€
Grand Prix Révélation du Premier roman de la SGDL (Société des Gens de Lettres)
Prix Femina des Lycéens 2020
Prix Libr'à Nous 2021 catégorie littérature francophone
Prix des Bonnes Feuilles 2020-2021(Librairie Maison de la Presse des Herbiers)
Prix des lecteurs de Chennevières sur Marne, 2021

Un coup de foudre ! Quel formidable roman !

Comme d'habitude à La Manufacture de Livres, on est frappé par la qualité d'édition. Papier, mise en page,  impression, couverture, tout est top. C'est déjà un plaisir.

Mais parlons du livre, Dieu que c'est bien écrit ! Le Nord Est de la France, aujourd'hui, un père de famille cheminot élève seul ses deux fils Fus et Gillou après la mort de sa femme. Il raconte, pudiquement,  ses difficultés, ses angoisses, son amour (réciproque) pour ses fils et la femme de sa vie. La famille refuge, après la souffrance le bonheur simple des matchs de football, les après-midis télé en famille dans cette région défavorisée. Tout ça n'est pas très gai, mais le style impeccable mêlé d'expressions locales est tellement fluide et prenant que ça se lit tout seul. Le livre est bref, alors on avance vite.

Et puis,  il y a la lente montée du racisme, la dérive du fils aîné vers le FN (je cite, je n'interprète pas) et les fachos violents (idem) avec les risques que cela comporte. Le fils aîné tant aimé qui fait honte à son père, le cadet si brillant qui s'éloigne, le père qui ne trouve pas les mots. Les trouverait-il que cela changerait quelque chose ? Le fascisme rampant caché derrière la façade proprette des actions sociales de jeunes gens bien élevés aux cheveux bien coupés. La colère du père déjà presque vaincu, sa résignation aussi. Et malgré cela, l'amour filial, paternel, fraternel résistent. Même si on ne se parle presque plus... La honte du syndicaliste militant... tout est dit. 

Laurent Petitmangin ne donne pas de leçon. Il dit le malaise, la souffrance, les sentiments retenus. Et puis ça vire au drame, un jour, comme ça, brusquement... Je ne vous en dirai pas plus. C'est poignant, pudique et tragique. J'ai dévoré ce roman d'une traite, en une matinée, vous en ferez autant. Précipitez-vous ! Il a déjà un Prix, il en mérite d'autres !

Les deux dernières pages sont magnifiques et bouleversantes, vous finirez la gorge serrée ou les larmes aux yeux. Si vous me faites un tant soit peu confiance, FONCEZ CHEZ VOTRE LIBRAIRE !!!
Info presse :

- Nancy, le meilleur premier roman de la rentrée, Prix Stanislas du 1er roman, 2020
- Actua litté, 20 août 2020
- Palmarès des libraires pour la rentrée littéraire 2020, 10ème place (article du 22/09/2020)


 
PHOTO OLIVIER DION




Frédéric Versolato, librairie 47° Nord à Mulhouse, vous parle du roman




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