Le silence de la ville blanche, Eva García Sáenz de Urturi : Marina



Le Silence de la ville Blanche
Ed. Fleuve éditions (10 septembre 2020), 560 pages 

Quel roman ! Voilà ce qui me vient à l'esprit en tournant la dernière page.. que de rebondissements... Je me suis perdue en multiples hypothèses, sans jamais trouver la bonne ! Et c'est avec un grand WHAOUA que je termine cette lecture haletante. Je ne connaissais pas cette auteure espagnole, c'est une véritable claque, un tourbillon dans le monde du polar qui gravitait autour de moi jusqu'à présent. 

A découvrir de toute urgence !


De quoi ça parle ?

Pays Basque espagnol, dans la cathédrale de Sainte-Marie à Vitoria, un homme et une femme d'une vingtaine d'années sont retrouvés assassinés. La scénographie du crime est macabre, et fait très inquiétant, présente de fortes similitudes avec d'autres crimes survenus 20 ans plus tôt plongeant à l'époque la région dans la terreur. Or, l'auteur des actes perpétrés jadis a été arrêté et se trouve en détention. Dès lors tout le monde se demande si l'homme qui est derrière les barreaux est coupable et si un innocent a été emprisonné à tort...


L'inspecteur Unai López alias "Kraken" et sa collègue Estibalíz se voient confier la lourde tâche d'élucider les meurtres qui s'enchaînent à un rythme vertigineux au coeur d'une ville qui semble au bord de l'implosion. 


L'auteure a donné vie à un duo de flics qui fonctionne à merveille : ils sont tous les deux "cabossés" par la vie, hantés par leurs démons du passé. Leur complicité renforce leur efficacité et s'avère une arme redoutable pour traquer le tueur. Mais leur enquête est bien mise à mal par la tension extrême générée par les crimes commis, ainsi que par la pression de leur hiérarchie, incarnée par la sous-commissaire fraîchement mutée en ville. L'auteure nous fait vivre l'enquête de l'intérieur en nous exposant la psychologie de ses enquêteurs, leurs pensées intimes. Elle place face à eux un prédateur invisible, un tueur froid, insaisissable et implacable qui sème la terreur dans la ville et fait remonter les peurs les plus primitives parmi la population.


Le roman est tout simplement envoûtant, passionnant. Dès les premières pages nous entrons dans le vif du sujet et savons qu'il est arrivé quelque chose de très grave à l'un des enquêteurs.. L'auteure nous propose ensuite de remonter le fil du temps et de nous faire vivre l'intégralité de l'enquête. Par le biais de flashbacks nous ramenant dans les années 60-70, elle nous suggère des pistes et nous tentons d'assembler les pièces du puzzle avec les éléments du passé et du présent. Les chapitres, datés, permettent de suivre tout au long sans difficulté.


Ce roman est également doté d'une superbe intrigue au rythme fulgurant. Nous embarquons pour un voyage immersif dans la culture, traditions et croyances basques et c'est tout simplement passionnant. La ville de Vitoria devient alors un personnage à part entière du roman.


Le style est très maîtrisé et soigné. C'est très rythmé et, en fin de roman, parvenu aux 100 dernières pages, il vous sera tout simplement impossible de le lâcher. 


Une auteure à suivre, assurément !


NB : A savoir, ce roman est le premier d'une trilogie (mais ils peuvent se lire séparément). Les deux romans suivants n'existent pour l'instant qu'en espagnol mais sont en cours de traduction.


Trilogie de La ville blanche : 1/ Le silence de la ville blanche, 2/ Les rites de l'eau, 3/ Les seigneurs du temps.

Teaser du roman

BONUS : si vous avez aimé le roman et êtes un brin curieux de ce que cela pourrait donner au cinéma, l'adaptation cinématographique est disponible sur Netflix :)




Commentaires

  1. Cette chronique donne envie à mon chéri de lire ce roman #aïeaïeaïe #jaimalàmapal

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