Le Grenier de Valérique : La saga Malaussène (1985-1999), Daniel Pennac

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais un grenier, c’est un endroit un peu bizarre… Mystérieux, sombre et parfois lumineux par un rai de soleil entre deux tuiles, poussiéreux et odorant, toujours au-dessus de nos têtes, on y pense, on l’oublie, on y revient, on s’y attarde. On a un peu peur des araignées et des souris qui l’habitent… Un peu comme nos souvenirs. Voilà un (trop long) moment que je n’étais pas montée dans mon grenier pour vous dénicher quelque chose de sympa… Pardon pour cela. Aujourd’hui, j’ai envie. Envie de partager cet ensemble de romans avec vous…


La saga Malaussène (1985-1999) 

Couvertures illustrées par Tardi pour le format poche Folio.

L’auteur : Pour Daniel PENNAC, né en 1944, devenir écrivain n’était pas gagné d’avance. Enfant à la scolarité compliquée, il finit par devenir enseignant à la fin des années 60. Le passage à l’écriture commence par des publications Jeunesse vers 1980 et dès 1985, pendant 14 ans, il va inscrire Benjamin Malaussène et sa drôle de famille, j’ose le dire, dans le patrimoine littéraire français.  Le plus connu des romans de la saga familio-policière est sans doute La Fée CarabineMais le premier tome est Au Bonheur Des Ogres (dont le titre fait écho au roman quasi-éponyme d’Emile Zola). D. PENNAC obtiendra le prix Renaudot en 2007 pour Chagrin D’Ecole.

L’histoire s’articule toute entière autour d’un jeune homme : Benjamin Malaussène, frère de famille. Il est savamment entouré de personnages hauts en couleur, aux prénoms improbables, aux caractères bien trempés. La bulle familiale et amicale de Malaussène est chaleureuse, fantasque, les différences de chacun sont respectées, même le chien est un « humain » à part entière ! Sa mère, fécond personnage présent-absent, n’élève aucun de ses enfants : elle laisse ça aux autres. Benjamin élève donc ses jeunes frères et sœurs comme une tribu qui aurait ses propres règles, dans le village parisien de Belleville.

Le jeune homme, presque incolore par rapport aux autres, trouve le temps d’avoir une vie amoureuse (la féline et libre Julie, journaliste) et une vie professionnelle. Mais, évidemment, son métier est pour le moins étrange. Il est bouc émissaire dans un Grand Magasin. Sa fonction consiste à calmer la colère de clients insatisfaits. Quelle que soit la source de leur mécontentement, son patron envoie Benjamin au casse-pipe affirmant au chaland que « c’est de sa faute ». Et Benjamin de s’excuser. Et le client de s’attendrir. Et le Grand Magasin de s’en sortir indemne. Imparable.

Comme si ce pauvre Ben n’avait pas assez de problèmes, voilà qu’il se retrouve principal suspect d’une série d’explosions dans le Magasin. Un faisceau d’indices laisse croire qu’il serait impliqué. Il va mener sa propre enquête pour comprendre le sens de ce qui lui arrive. Mais l’Histoire s’en mêle... et l’histoire s’emmêle.

La suite de la saga est à l’avenant : un contraste saisissant entre le chaleureux vivarium de la famille Malaussène et la violence crasse du monde qui entoure la tribu. Les histoires foisonnent, les délires sont bien tordus et pourtant si… normaux, au final. A tel point que, je suis obligée de le reconnaître, les adaptations cinématographiques n’ont su être à la hauteur.

Impossible donc de faire un résumé parfaitement clair de cette série au charme certain et à l’écriture poétique et unique. Daniel PENNAC a longtemps été habité par son œuvre et peut-être l’est-il encore aujourd’hui.

Pour ma part, je n’ai jamais relu ces livres qui ont habité mes premières années de jeune adulte. Je n’en ai pas eu besoin : les personnages sont tellement forts, que je m’en souviens comme si c’était hier.

Un voyage en Malaussènie, ça vous tente ?

















Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Soirée VIP chez Slatkine & Compagnie : Charles Aubert et Benedict Wells, Paris, le 24 mai 2022

Auteur à la page #13, avril 2021, Olivier NOREK

Auteur à la page #1, avril 2020, Frank LEDUC