LES PRISONNIERS DE LA LIBERTÉ, Luca Di Fulvio : YvonS
LES PRISONNIERS DE LA LIBERTÉ, Luca Di Fulvio
Éditions Pocket, 782 pages
ATTENTION !!! PÉPITE ! !!
Un roman, dans le vrai sens du terme, romanesque à souhait... 780 pages, d'accord... mais 780 pages d'aventures, de douleurs et d'espoirs, 780 pages de cruauté et d'humanité, 780 pages d'oppression et de solidarité, 780 pages enfin de conquête de la liberté. Un roman qu'on n'oubliera pas avec sa cohorte de personnages formidables, des "méchants " abjects et des héros qu'on aimerait croiser dans la vie et avoir pour amis. Ce sont d'ailleurs des amis qu'on quitte page 780 le coeur rempli de joie et les yeux humides. Si vous n'avez pas encore compris que j'ai ADORÉ ce bouquin.... c'est à désespérer ! 😂
Allez ! Je vous explique...
1912, Sicile. Rosetta, jeune et jolie femme indépendante, fière, rebelle et solitaire, est rejetée par son village. Harcelée, brutalisée, humiliée, violée, elle est obligée de fuir pour rester intègre. Fuir pour l'Argentine, presque par hasard, poursuivie par la haine du despote local.
1912, Sicile. Rocco, fils d'un tueur mafieux, lui aussi est obligé de fuir à Buenos Aires parce que son refus de prendre la succession de son père est un affront à la mafia.
1912, quelque part en Russie. Raechel, une jeune fille juive de 13 ans survivante d'un pogrom "recueillie" par une organisation "caritative" est expédiée dans le circuit de la prostitution argentine. Mais laide et cultivée, elle ne correspond pas aux attentes des clients...Trois histoires, trois trajectoires parallèles qui vont se frôler, se croiser pour peut-être un jour se rejoindre.
Je ne sais plus qui a dit qu'on emportait sa terre natale à la semelle de ses souliers... pour le malheur de nos 3 héros, c'est bien vrai. Ils fuient l'oppression, la misère, la privation de liberté pour se retrouver à l'autre bout du monde dans la même situation, voire pire. Il va falloir se battre dans ce Nouveau Monde, risquer très gros. Le chemin sera long, douloureux, cruel pour atteindre la liberté. Prostitution, viols, harcèlement, violence, corruption éhontée, rien ne leur sera épargné.
Trois histoires qui auraient pu faire trois livres mais qui, réunies en 75 chapitres d'une dizaine de pages, prennent une force énorme et font une saga incroyable. C'est haletant, parfois insupportable de cruauté, impossible à lâcher (prévoyez le temps pour lire les 300 dernières pages d'une traite). On souffre avec eux presque 450 pages avant de voir poindre la lumière, commencer à rire d'un rien, pleurer de l'humanité qui brille enfin dans le regard ou la réaction d'un personnnage. Offrir un oeuf peut être le déclenchement de quelque chose d'immense...
Rosetta, Rocco, Raquel/Raechel, Tano, Libertad, les femmes de Buenos Aires, pauvresses et prostituées, les enfants des rues, un petit peuple humilié, asservi, qui se découvre solidaire et combatif. Mais aussi une galerie de salauds, proxénètes immondes, aristos pervers tout droit sortis d'un lointain XVIIIe siècle (on est en 1913), mafieux sans coeur (quoique...), quelle série de personnages incroyables ! C'est magnifique.
Une pépite, je vous dis. Luca Di Fulvio est un maître du roman....si vous ne le saviez pas déjà ! Un grand merci à l'équipe Pocket pour ce service Presse qui m'a permis de découvrir ce formidable auteur.
COUREZ chez votre dealer de livres habituel ! Sinon je ne vous parle plus ! 😉
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