La flamme et le papillon, Aurélie Tramier : MGBooks


La flamme et le papillon, Aurélie Tramier

Marabooks (9 février 2022)

Broché : ‎384 pages ; 19€90

Aurélie Tramier vous parle en 5 mots


Je me suis laissée emporter dès les premières pages par ce roman d'Aurélie Tramier. Par cette belle histoire, le style et les émotions qui se dégagent de son récit pour traiter du sujet difficile qu'est l'emprise. Une plume subtile, qui effleure, qui dévoile mais aussi apaise et mène vers la rédemption. Le tout dans le décor magnifique de la ville d'Aix en Provence et de ses alentours qui est un personnage à part entière de l'histoire.


Je vous en dis plus, suivez-moi. 


Alice est une étudiante brillante. Elle travaille d'arrache-pied pour décrocher son CAPES de lettres classiques tout en travaillant comme serveuse dans le café Le lapin blanc afin de subvenir à ses besoins. Entre sa patronne "copine" qui lui fait confiance, son amoureux Charles et les habitués du café, gentiment "barrées" pour certaines, Alice a trouvé son équilibre. 


Mais tout bascule le jour où, en aidant Elvire, une des habituées du café à traverser la rue, celle-ci se fait renverser par un scooter et meurt dans les bras de la jeune fille. Elvire qu'elle surnomme affectueusement "jolie mamie" était une cliente régulière. Véritable grand-mère de substitution, elle donnait un sens aux journées d'Alice qui la voyait débarquer toujours si élégamment vêtue, pomponnée, accompagnée de son petit chien. 

Cet accident tragique est un véritable déclencheur pour Alice qui se retrouve prise dans une spirale destructrice. Elle ne croit pas, ou ne veut pas croire, à l'accident de scooter et se met à échafauder de multiples théories, toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Cela vire à l'idée fixe, l'obsession. Et quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle est contactée par un notaire qui lui affirme qu'Elvire lui a tout légué. Pourquoi cet héritage ? Pourquoi l'avoir désignée comme légataire universelle ? Et qui est Aurore dont Elvire a prononcé le prénom plusieurs fois avant de mourir ?


En se rendant à l'enterrement, Alice va de surprises en surprises. Elle y croise en effet l'ex-mari d'Elvire qui se montre charmant et des membres de sa famille. Mais s'étant tout d'abord laissée enjôler par les gens rencontrés, elle est très vite persuadée que la famille cache de sombres secrets qu'elle est bien déterminée à découvrir. Tiraillée entre sa volonté de réussir ses examens, son amour pour Charles et sa quête de vérité, elle est sur le fil du rasoir. Délaissant sa propre famille dont sa grand mère Eugénie peu affectueuse et démonstrative, Alice veut rendre justice à Elvire et lever le voile sur les secrets enfouis.

Notre héroïne se met en danger, son couple également en s'entêtant dans cette enquête si compliquée sur Elvire et son passé. A la limite de la paranoïa, Alice considère tout son entourage comme suspect et comploteur. Tromperies, faux semblants, secrets de famille nauséabonds bien enterrés au fil des années :  en s'enlisant dans cette enquête Alice ne fait-elle pas resurgir de sombres fantômes de son passé et ses peurs les plus viscérales ? Sur qui peut-elle vraiment compter comme garde-fou pour l'empêcher de sombrer ?


L'auteure par son style fluide et poétique, parsemé de bien jolies descriptions de la cité d'Aix en Provence nous livre une histoire pleine de pudeur et de délicatesse sur un thème lourd et malheureusement d'actualité. Par un subtil et très judicieux jeux de miroirs, nous suivons ses pas, craignant à chaque instant qu'elle ne sombre ou ne fasse confiance aux mauvaises personnes.


Car vous l'aurez compris, rien n'est réellement ce qu'il semble être. Et c'est au travers des méandres de cette investigation sur Elvire, et par ricochet de sa réflexion sur sa propre vie et ses choix qu'Alice va gagner en maturité et en ressortir grandie. Entre personnages séducteurs, quasi machiavéliques, le deuil et son impact, les enfances et existences cabossées, l'auteur nous guide vers le dénouement. Les multiples rebondissements nous entraînent dans de véritables montagnes russes émotionnelles tandis que l'auteure prend Alice par la main pour lui ouvrir les yeux et la guider vers une existence nouvelle et apaisée.


Un grand merci à Babelio pour cette belle découverte. Les précédents romans de l'auteure me font de l'oeil.. je ne vais pas résister longtemps :):) 


Une rencontre avec l'auteure a eu lieu dans les locaux de Babelio le 16 mars dernier.  Moment chaleureux d'échange et de complicité. Une première rencontre pour Aurélie avec son public, même s'il ne s'agit pas de son premier roman mais du 3e (Vous reprendrez bien un petit chou ? ; Peindre la pluie en couleur). Beaucoup d'émotion donc.

Il y est question du thème principal du roman, celui de l'emprise. Des apparences qui peuvent être trompeuses. De ce que l'on peut imaginer de la vie des gens, sans savoir vraiment ce qui se passe chez eux une fois la porte de leur domicile refermée. 

Le thème des histoires de famille lui est cher. Celui du ou des secrets, qui permet à un auteur de tricoter une intrigue de mille façons. L'assistance est sous le charme, les questions fusent, le débat est joyeux et convivial. Aurélie nous parle de l'importance des contes pour elle.. Dans le roman précédent celui du Petit Poucet, dans celui-ci celui de La Belle au bois dormant et d'Alice au Pays des merveilles (entre autres). Elle aime ainsi jalonner son récit de références, que le lecteur détectera (ou non -ce n'est pas une obligation ni conditionnel à la compréhension de l'intrigue du roman). Dans La flamme et le papillon, notre héroïne se prénomme Alice et travaille dans un café, Le lapin blanc LOL. Il est amusant pour le lecteur de relever ses petits indices, surtout lorsque l'on connait l'affection que porte l'auteure à ces histoires. Cela devient une sorte de petit jeu auteur/lecteur, et renforce notre complicité.

Aurélie évoque, enfin -pour notre plus grand plaisir- la ville d'Aix-en-Provence.. personnage à part entière du roman ! Son ancrage. Ville qu'elle connait sur le bout des doigts et des touches de son clavier. Primordial pour elle d'y installer son histoire. Sorte de cocon protecteur au sein duquel elle fait évoluer ses personnages qu'elle affectionne tant. A noter la beauté de la Place des quatre-dauphins qui orne la couverture du roman et qui est tout simplement magnifique.

L'heure défile à toute allure. Et nous nous quittons en nous promettant de rester en contact sur les réseaux, après de beaux échanges le temps de la séance de dédicace.

Aurélie Tramier, auteure à découvrir (les deux précédents) et à suivre.. aucun doute à ce sujet !



Commentaires

  1. Peindre la pluie en couleurs est de la même qualité que Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin.

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