Mardi soir 19h, Gilles Legardinier : Marina

Mardi soir 19h, Gilles Legardinier

Éditeur ‏: ‎FLAMMARION (6 octobre 2021)
Broché ‏: ‎380 pages

21€

Vous imaginez bien que le titre m'a intriguée, de même que sa couverture. Point de petit chat cette fois-ci, ni de chien en peluche... Nous restons dans la thématique des animaux. Dès lors, mon imagination débridée a pris les commandes... de quoi pouvait-il bien être question ?

Je vous en dis plus.

Elynn est une jeune fille de 28 ans qui a l'avenir devant elle et pourrait fourmiller d'envies et d'idées. Elle est infirmière et très douée dans son travail, très motivée, consciencieuse et surtout dotée de beaucoup d'empathie. Pourtant sa vie ne la satisfait pas. Elle a l'impression de s'enliser dans sa relation de couple (d'ailleurs, est-elle vraiment en couple ?) et que les belles choses, les projets fous, les avancées majeures dans l'existence sont toujours pour les autres. Alors, à force d'avoir cette sensation, de tant s'occuper d'autrui dans son quotidien d'infirmière, elle subit l'existence plutôt qu'elle ne la vit. Dans ce cercle vicieux, elle ne voit pas comment les choses pourraient changer pour elle.

Il suffira d'un micro-élément déclencheur pour que sa vie prenne une toute autre tournure. Décidée alors à se prendre en main, elle va agir et devenir maître de son destin. Faisant voler en éclat sa routine, elle s'inscrit à un club de sport sans imaginer à quel point son existence va en être chamboulée. En véritable effet papillon, sa décision de rejoindre cette activité va faire s'enchaîner les rencontres et les expériences vivifiantes qui vont lui permettre de faire sauter les verrous qui cadenassaient les portes derrière lesquelles se tenait tapie sa vraie nature. Ce nouveau rendez-vous dans sa vie va lui permettre de revoir, de repenser la voie qu'elle pensait toute tracée pour elle. Véritable bouffée d'oxygène, bouée de sauvetage, ce groupe est ce qui va aider Elynn à prendre son courage à deux mains pour renouer avec ses rêves.

Les situations sont cocasses et l'on rit à de nombreuses reprises de ce que traverse Elynn, un brin gauche mais si émouvante. Une sorte de Bridget Jones quand il s'agit de gérer son quotidien et sa vie personnelle.

L'auteur s'attaque à un mal très insidieux et présent dans notre société, à savoir la solitude. Nous prenons conscience à travers son récit qu'elle se présente sous de multiples formes et peut sauter à la gorge de personnes très différentes : homme, femme, riche, pauvre, la solitude n'a que faire de tout cela. J'ai aimé que dans ce roman l'héroïne soit une infirmière rendant ainsi hommage à cette profession, si lourdement impactée par le Covid et sans qui nous n'aurions pu traverser cette crise sanitaire de la même façon. Nous leur devons beaucoup.

Un roman feel good donc, sur l'amitié et l'importance qu'elle peut avoir, en tant que moteur dans une existence. L'entraide, la solidarité. Le cruel manque de confiance en soi qui alourdit tant l'existence de chacun. Le récit se veut optimiste et enthousiaste en nous montrant le verre à moitié plein. Car en effet, en faisant les bonnes rencontres, la vie de certains peut changer, leur permettant enfin de pouvoir s'épanouir et montrer leur vraie nature. Et si cela pouvait nous arriver à nous aussi ? Pour ceux qui trouvent leur vie un peu ennuyeuse ou qui pensent être passés à côté de leurs aspirations de jeunesse, ce roman est une bulle de joie et d'espoir d'un avenir plus radieux.

Certains diront que dans certaines situations le trait est un peu trop forcé, et que certaines blagues s'enchaînent un peu trop mais laissons les grincheux râler dans leur coin. Sans chercher plus loin : vous avez envie d'un roman qui fait du bien, de vous détendre, de rire, de passer un bon moment et d'envisager la vie sous de meilleurs auspices ? Alors "Mardi soir 19h" est exactement ce qu'il vous faut.