LA FILLE RENARD, Maria Grund et rencontre VIP chez Babelio avec l'auteure, le 28 juin 2023 : Yvon

RENCONTRE AVEC MARIA GRUND
Lauréate du Prix Bête Noire des Libraires 2023

Dernière soirée de la saison en ce qui me concerne chez Babelio. On y est reçu toujours aussi sympathiquement et sans prétention même si tout le monde y est très pro. La quarantaine de personnes présentes le sait bien...

Rencontre-débat avec Maria Grund, auteure de LA FILLE RENARD, interviewée par Pierre K et grâce à une interprète, l'écrivaine suédoise ne maîtrisant que très peu le français. Passionnante discussion, l'heure a filé sans qu'on s'en rende compte. Maria Grund, scénariste, nous donne ici son premier roman et nous a confié que le personnage de Sanna (voir la chronique ci-dessous) est né de la rencontre sur une plage de l'île de Gotland d'une femme qui portait de grandes cicatrices de brûlure, et celui d'Eir de ses propres relations difficiles avec sa soeur. Un très long et très gros travail de réécriture de son premier jet donnera finalement naissance à ce roman crépusculaire assez différent de ce qu'il était au départ. L'idée d'en faire une série d'au moins 4 volumes ne naîtra, elle, que lors de la rédaction du dernier chapitre pour prolonger et développer la relation complexe entre les deux héroïnes. Mais je ne vais pas vous en dire plus, je ne veux pas divulgâcher quoi que ce soit.

Une séance de dédicace suivra où mon anglais balbutiant (enfin, ce qu'il en reste) sera efficacement secondé par Jean-Michel (Romans noirs et plus si affinités, sur FB), blogueur ami avec qui j'ai toujours plaisir à parler livres. J'ai enfin quitté ce lieu de délices livresques pour regagner mes pénates, remercié Pierre de son accueil, mais pas pu parler hélas avec Camille Racine des Editions Robert Laffont trop occupée avec Danielle Trusoni, autre auteure finaliste de ce prix...

Mais, parlons plutôt du roman de Maria Grund...







LA FILLE RENARD, Maria Grund

Editions Robert Laffont La Bête Noire, 427 pages
Broché, 21€90
Traduit du suédois

Ce roman a reçu le Prix Bête Noire des Libraires 2023.

Pour la seconde fois, merci aux Editions Robert Laffont et à Babelio.com pour ce concours qui m'a permis de lire, entre autres, le lauréat du Prix Bête Noire des Libraires.

Sombre, très sombre, un thriller vraiment très sombre. C'est la sensation que je garderai de cette lecture... Deux héroïnes au bord de la rupture, l'horreur chez des enfants et Satan est libre...

Mais revenons au début. Un prologue, très court : un homme fuit dans la forêt aux cris de Mort au Loup !
Puis...
Flash-back. Une île au large de la Suède, c'est l'automne. Sarah Berling dort dans un garage à côté d'une voiture et au milieu des cartons.... Un début très mystérieux. On ne découvrira le drame effroyable qui a frappé cette policière que peu à peu. Elle est brisée, elle ne survit que grâce à son métier, aux somnifères et autres anxiolytiques. Et puis, il y a Eir Petersen, elle aussi flic, "punie", ici, sur cette île... Elle aussi traîne un passif douloureux, en l'occurence une soeur droguée qui squatte chez elle entre deux fugues. Elle aussi au bord de la rupture, la violence n'est jamais loin avec Eir.

Et l'horreur va se glisser insidieusement puis frontalement dans leurs vies. D'abord, la découverte du cadavre de Mia Asker, 14 ans, apparemment suicidée dans une carrière. Puis le corps égorgé et massacré d'une riche retraitée négociante en livres religieux rares et anciens. Et chez elle, un tableau : 7 enfants portant des masques d'animaux. Le tableau dégage une atmosphère malsaine, effrayante. Et au milieu de ces enfants, il y a Mia avec le masque de renard trouvé près d'elle...

La tension est continuelle, l'atmosphère est crépusculaire, froide. Nos flics ne sont à l'abri de rien. La violence est partout. Les meurtres barbares s'enchaînent, les agressions aussi, Sarah et Eir en souffrent elles aussi. Et puis, le Mal est là, Satan s'est libéré. Alors non, nous ne sommes pas dans une variante de L'Exorciste, ni dans un roman fantastique. Mais ce Mal a bien des formes et les religieux n'en sont pas exempts. Les enfants non plus. La progression vers la vérité sera lente, très lente, douloureuse. Les témoins rétifs. Les suspects nombreux pour le lecteur. J'ai bâti des hypothèses qui ne tenaient jamais. Je me suis évidemment trompé... ç'aurait été trop simple ! 

On croise... Le Paradis perdu, de Milton. Taxi Driver, de Scorcese. Une peintre effrayante... et des photos qui cachent une vérité plus cruelle que ce que croient nos enquêtrices. Il faut bien regarder, observer, comprendre et quand la lumière se fait... elle brûle plus qu'elle n'éclaire. Nos deux flics s'en relèveront-elles ? Pas sûr.

Un thriller dense donc. Des horreurs en arrière-plan. Des souvenirs qu'il vaut mieux ne pas réveiller. Et la compassion... à double-tranchant. Je comprends le choix des libraires. Maria Grund a bâti là un thriller aussi psychologique que mystérieux, et elle sait vous retourner le cœur en quelques images, des images qu'elle vous laisse bâtir dans votre tête et qui n'en sont que plus terribles. Mais je ne vous en dirai rien ici...

Satan est libre. Il court le monde. Il est en chacun. Même là où on ne l'attend pas... surtout là où on ne l'attend pas.



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