UN MONDE PRESQUE PARFAIT, Laurent Gounelle : Yvon
REPORTAGE ET CHRONIQUE !
Bonjour, oui, double publication.. Ce mardi 14 mai, MGbooks était présent à la rencontre avec Laurent Gounelle chez Babelio. Comme toujours, la séance de dédicace était précédée d'une très intéressante interview de l'auteur par Pierre Krause. Laurent Gounelle fort souriant nous a parlé de son nouveau roman (chronique ci-après) où il aborde des thèmes bien d'aujourd'hui : vers quel type de société allons-nous ? sommes-nous toujours libres de nos choix, ne nous laissons-nous pas enfermer par des algorithmes qui sous prétexte de nous faciliter la vie prennent des décisions à notre place (GPS et applis en tête!) ? et le rejet total de ces technologies est-il souhaitable ?
Il nous a parlé aussi de son processus créatif, comment vient d'abord le thème, puis la période de documentation, enfin le choix de l'intrigue (parfois impossible à trouver). Le long travail où les idées surgissent dans le désordre notées en vrac puis organisées, la rédaction enfin qui prend 6 à 7 mois. Le tout s'échelonnant sur 18 mois à 2 ans. Une spectatrice a parlé de l'auteur comme d'un "lanceur d'alerte poétique", jolie formule. L'auteur nous a dit ne se refuser aucun genre, du polar à l'anticipation, sauf le roman noir qu'il n'aime pas. Et de LA grande peur qui l'habite (étonnante !) quand il commence à écrire : celle de..... mourir avant d'avoir fini ! De même, il ne fait jamais de suite à ses livres, son grand plaisir étant d'inventer à chaque fois une histoire et des personnages différents.
Mais si nous parlions maintenant de ce roman ?
UN MONDE PRESQUE PARFAIT, Laurent Gounelle
Editions Mazarine, 351 pages
Broché grand format
J'ai lu cette histoire dans l'optique d'une rencontre Babelio avec son auteur, ce qui explique le mini-reportage préambule à cette chronique. Je ne connaissais Laurent Gounelle que de nom et de réputation. Le résultat de ma lecture est très mitigé. Je ne suis pas son public et n'y voyez là aucun mépris ni aucune exclusion.. Je vous explique.
L'histoire de David et Eve est celle de l'opposition de deux types de société. Dans un futur proche, le monde s'est fracturé en deux camps diamétralement opposés. Les Réguliers, société hyper-technologique hyper-connectée où chacun vit assisté d'applications qui règlent votre vie pendant qu'un implant régule vos humeurs. Les Exilés, société écolo proche de la nature et de l'humain; David est un Régulier. Eve une Exilée. David doit espionner Eve et l'amener à vivre chez les Réguliers car elle détiendrait sans le savoir un terrible secret. Mais Eve est intuitive et David mal à l'aise avec le mensonge. Et dans ce monde presque parfait, il faut se méfier de tous, de son collègue comme de son patron. Le Gouvernement pourrait bien gouverner plus que ce qu'on attend de lui.
Une dystopie a priori positive avec un petit côté L'âge de cristal, pour ceux qui ont la référence mais dans lequel je ne peux pas entrer sous peine de divulgâcher. Une histoire qui se lit sans grand suspense parce que le but de Laurent Gounelle n'est pas de faire un thriller mais, je le suppose du moins, de nous faire réfléchir sur le modèle de société que nous voulons, sur le type de gouvernement, nos libertés et vers quel type de société nous glissons actuellement. Ce monde sera-t-il parfait ou presque ? Qu'est-ce que faire des choix ? et quand nous en faisons sommes-nous aussi libres de nos décisions que nous le pensons ?
Je lis pour être ému, bouleversé, effrayé, intrigué, émerveillé, séduit, distrait, pour apprendre aussi. Mais là j'ai eu l'impression parfois de lire des comptes-rendus d'expériences sociales et de rapports scientifiques. Alors, certes les héros sont sympathiques et leur histoire un peu cousue de fil blanc mais je me suis un peu ennuyé entre deux "leçons". Je ne suis pas fan des démonstrations ni de développement personnel. Tant qu'à poser des questions de ce type, je préfère Obsolète de Sophie Loubière. Le monde presque parfait de Laurent Gounelle est tout compte fait assez terrifiant, mais le final ne m'a pas surpris. L'épilogue non plus.
Les amateurs apprécieront sans doute de retrouver le style et le propos de son auteur mais je n'en fais pas partie. Ce n'est pas grave. Il y a tant à lire et pour la réflexion sociétale, psychologique et personnelle il y a d'autres auteurs qui me conviennent mieux. Et vous ?
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