GALETTE AU MIEL, Haruki Murakami : Yvon
GALETTE AU MIEL, Haruki Murakami
Illustrations : Kat Menschlik
Parution : 7 novembre 2024
Editions Belfond, 104 pages
Tirage limité..
Deux choses m'ont attiré vers cette lecture. Le nom de Murakami, évidemment, comment ne pas être attiré par ce géant de la littérature japonaise maintes fois pressenti pour le Nobel.... et les étonnantes couleurs de la couverture. Ces mauves et ce graphisme qui m'ont d'abord fait penser à un roman graphique pour ados. Sensation (fausse) qui s'est prolongée au vu des illustrations entre manga, kabuki et chromo publicitaire. Choix étonnant parce qu'il ne s'agit pas du tout de ça !
Une nouvelle extraite du recueil de 2002 "Après le tremblement de terre" que Murakami a écrit après le séisme de Kobé.
Junpei, auteur de nouvelles à succès, est appelé au secours au milieu de la nuit par son amie Sayoko parce que Sara (4 ans), la fille de celle-ci, refuse de s'endormir. Sara a été traumatisée par les images télé de la catastrophe et un Bonhomme Tremblement de Terre envahit ses rêves.. pour l'enfermer dans une boîte.. Sara est la fille de Kan et Sayoko, les meilleurs amis de Junpei depuis la fac. Kan est grand, fort, aventureux, ouvert, tout ce que n'est pas Junpei qui est timoré, complexé, inadapté à la vie à deux, lui qui ne vit que par et pour les livres. Et l'histoire de l'ours cueilleur de miel et de son ennemi que Junpei raconte à Sara va servir de catalyseur pour les 4 protagonistes dans cette relation complexe qui les lie depuis toujours.
La langue pudique et fluide de Murakami est ici traduite avec une simplicité apparente. Les sentiments de Junpei, ceux de Sara et Kan sont plus évoqués qu'expliqués : le traumatisme du séisme, le glissement de l'amitié à l'amour, la rivalité amoureuse et ce qu'implique une amitié à trois (voir à ce sujet ma chronique sur le livre de Déko Gemedi). Le texte est pudique, serein et la simplicité des personnages est tellement loin des affres européennes dans ce type de situation.
Un moment de littérature dévoré d'une traite, même si je suis moins fan du parti pris graphique qui pourrait détourner certains lecteurs en les aiguillant sur une fausse piste.
Merci à Belfond pour ce service de presse qui me change avec bonheur de mes lectures habituelles.
A retrouver sur le blog :
Commentaires
Enregistrer un commentaire