Un rêve d'amour : Marie d'Agoult et Franz Liszt ; Catherine Hermary-Vieille (Yvon)

 


UN REVE D'AMOUR : Marie d'Agoult et Franz Liszt
Catherine Hermary-Vieille, Editions Intervalles
123 pages
Parution : 5 septembre 2025
📸 Franz Liszt et Marie d'Agoult

Un très bref roman de Catherine Hermary-Vieille consacré à la passion tout aussi brève qui lia Marie d'Agoult et Franz Liszt dans les années 1830. Un roman à deux voix, chacun racontant  sa part de leur histoire. Des chapitres comme des instantanés des moments cruciaux de cette histoire d'amour scandaleuse.

Scandaleuse à plusieurs titres. Une aristocrate trentenaire mariée avec enfants, de la haute société parisienne,  qui abandonne tout pour s'enfuir avec un jeune homme de 23 ans.. Certes un artiste de génie, mais un "artiste" tel qu'on le conçoit en 1835. A peine mieux qu'un domestique, surtout dans l'aristocratie.

Vraie passion, sincérité des sentiments. Passion charnelle aussi. Liszt est très beau et son talent est fabuleux. Il fascine les femmes. Marie en est folle. Trois enfants naîtront de cette passion qui ne dura qu'à peine 6 ans. Très vite, Franz se sent lié, prisonnier, piégé par l'amour exclusif de cette femme. Il est aussi vite infidèle, de corps pas de cœur. Du moins au début. Et puis.. Marie est vieille.. Pensez-donc, elle a 35 ans ! Et à cette époque, c'est ce qu'on pense..
                                                         
Catherine Hermary-Vieille nous raconte la lente déliquescence de leur amour. Un artiste qui pense à sa carrière, il doit se montrer (il y a des concurrents), voyager, composer, jouer. Une femme qui a tout quitté pour lui, vie mondaine, fortune, mari, enfant, estime sociale, et qui ne se sent pas mère. Elle est une amoureuse, pas une mère. Les nourrices, c'est fait pour ça.

Alors on croise brièvement Chopin, Balzac, Hugo, Dumas, Musset et George Sand la confidente, l'hôtesse de Nohant si prompte à aimer, elle aussi. On voyage de Genève au lac de Côme, de Rome à Venise. Que c'est triste Venise au temps des amours mortes.. On suit nos amants pendant et après leurs amours. De loin en loin. Jusqu'à la fin.

J'ai lu ce roman en une fois, fasciné par ces deux caractères si peu compatibles. Ils le disent eux-mêmes. Et si amoureux pourtant. Lu avec un plaisir un peu gâché par quelques scories d'édition  gênantes chez une auteure d'expérience. Mais les amoureux de Liszt, les amoureux tout court y trouveront leur bonheur. La passion ça brûle, ça fait mal aussi, ça pousse parfois aux extrêmes mais on sait que ça ne conduit jamais à une histoire au long cours. Même si on reste attaché ensuite à l'objet de son amour. Franz et Marie en sont l'exemple.. et ce roman aussi. 

Merci aux Editions Intervalles, à Gilles Paris et à son agence pour ce service de presse qui parle d'un rêve d'amour..

📷 Photo Mouna Smir

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