LE CABINET DES ILLUSIONS (Enquête à Vienne, 1902); Jean-Luc Bizien (Yvon)
LE CABINET DES ILLUSIONS (Enquête à Vienne, 1902); Jean-Luc Bizien
Editions Maison Pop, 415 pages
Jean-Luc Bizien est un passionné de magie, c'est ce que nous confie Franck Thilliez dans la préface. Prestidigitateur amateur mais doué, on tâchera de vérifier ça à notre prochaine rencontre. Et c'est une des raisons qui font qu'il se lance dans une nouvelle série de 8 tomes (si j'ai bien compris). De quoi s'agit-il ?
William Ellsworth Robinson a été (réellement) un des plus grands illusionnistes du monde sous le pseudonyme du "merveilleux magicien chinois Chung Ling Soo" au tout début du XXe siècle. Notre auteur nous fait vivre ses tournées, sa carrière, sa troupe, tout en le mêlant à une enquête criminelle.
Chung est attendu dans la capitale autrichienne pour une série de représentations. Il a loué comme d'habitude un grand hôtel particulier pour lui et sa troupe : sa "femme" Sue Seen (Olive), sa fille Bamboo Flower (Ethel), ses assistants et son... traducteur. Situation folle. Il est non-asiatique, il ne parle pas chinois, tout est tromperie et le secret doit être absolu sous peine de voir tout s'écrouler. Mais on ne maîtrise jamais tout.. Absent de Vienne, il a interdit à sa compagne de sortir. Celle-ci désobéit évidemment, et ivre de liberté (mais pas que) tombe dans le piège d'un (trop) beau jeune homme. Les conséquences vont mettre la troupe en danger. Argent et secrets.. D'autant que pour résoudre le problème, Chung va devoir accepter de donner une représentation privée chez un richissime et odieux Viennois. Représentation qui se terminera tragiquement et placera notre "Chinois" en tête des suspects d'un drame effroyable. Rassurez-vous, je ne vous ai pas dit le quart de la moitié du début de cette histoire !
Après un début donc assez lent où l'auteur prend soin d'installer personnages et situation (début de série oblige), notre magicien va devoir à la fois résoudre le problème causé par l'imprudence d'Olive et se dédouaner du drame atroce a priori insoluble. Mais on n'est pas le plus grand magicien du monde si on n'a pas quelques capacités de logique et d'observation...
Vienne en 1902, l'anti-sémitisme européen de l'époque, les préjugés, les personnages à double face et la satire sociale, vous n'êtes pas au bout de vos surprises ! Le dernier quart du roman est passionnant, on se laisse prendre, on cherche le qui, le comment, le pourquoi. Tout n'est qu'apparence, dit Chung Ling Soo. C'est vrai, tout n'est qu'apparences ! Eh eh ! Vous laisserez-vous prendre ? Et arriverez-vous à la solution avant Chung ?
Le livre se referme sur quelques explications biographiques puisque les personnages ont existé, et, en bonus, quelques pages du tome 2 !
Merci à Jean-Luc Bizien pour cette plongée dans les bas-fonds de Vienne tout à fait réussie, j'attends déjà le tome 2 !



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