Et Que ne durent que les moments doux, Virginie Grimaldi : MGBooks

Et que ne durent que les moments doux* 

Éditeur : Fayard, 17 juin 2020, 360 pages


J'ai démarré la lecture de ce roman "bonus" consciente de ma chance en tant que lectrice car il n'était tout simplement pas prévu ! Virginie, toute à sa grossesse et à son petit garçon qui allait naître, souhaitait mettre entre parenthèse l’écriture, le temps de se consacrer à son nouveau né. Mais, l’arrivée de son petit bonhomme prématurément, tout ce qu'elle a vécu et le chamboulement de son existence ont donné corps à son texte qu'elle a ensuite romancé et nous a livré, pour notre plus grand bonheur.


De quoi le roman parle-t-il ? Nous suivons l'histoire d'Elise, une femme divorcée, maman de deux enfants qui ont atteint l'âge de faire leur vie et qui quittent le cocon familial. Thomas part faire ses études à Paris et sa soeur suit son petit ami pour habiter et travailler à Londres. Elise se retrouve seule dans son appartement vide, ne sachant pas comment combler le vide abyssal laissé par ses enfants. Elle a pour seule compagnie Edouard, le chien que son fils a laissé, son appartement trop petit à Paris ne lui permettant pas de le prendre.

Nous sommes également aux côtés de Lili, future maman, qui met au monde un bébé prématuré. Dès lors, Lili se retrouve confronté au monde de l'hôpital, enserrée dans les tenailles de la culpabilité et de l'angoisse, ne sachant pas si sa petite fille va s'en sortir. Pour l'aider dans son parcours du combattant, nous découvrons le dévouement de tout le corps médical qui travaille dans le service néonatal, que ce soient les infirmières, puéricultrices, le psychiatre, la socio esthéticienne, le médecin qui les suit elle et son mari..


Elise se retrouve seule, dans son "nid" tout vide, et prend conscience qu'elle ne se connaît pas ou plus et a oublié ses goûts et envies. Sa vie jusqu'alors ne se faisait qu'à travers ses enfants. Elle va devoir réapprendre à vivre, à le faire autrement.

Lili elle aussi a sa maison désespérément vide, en attendant de savoir si son bébé va s'en sortir et va pouvoir rentrer avec elle pour démarrer leur vie en tant que famille. Comme un effet miroir, Virginie nous parle d'elles et de leur combat quotidien.


C'est grâce à de magnifiques rencontres qu'Elise et Lili vont trouver la force de se battre et d'avancer. Elise auprès d'une collègue de travail et en suivant des cours de danse africaine effrénée entre autres et Lili grâce aux autres parents, angoissés tout comme elles, qui se croisent dans la salle des familles. De magnifiques liens se tissent lors de ces rencontres. Ces hommes et ces femmes vont devenir des alliés insoupçonnés pour les aider à s'affranchir de leurs peurs et à avancer dans leur vie.


Virginie ne sombre jamais dans le pathos et pourtant cela serait facile avec les affres de l'hôpital et toutes les incertitudes qui rôdent. Comme lors de ses précédents romans, Virginie vise juste, armée de sa bienveillance et de son humanité, elle nous prend par la main et par le coeur.

Virginie se livre à nous, sans fioriture, en toute sincérité. D'une confiance totale et aveugle, l'auteure dépose cette histoire à nos pieds, comme un cadeau, un partage, un moment de complicité, une mise à nu. Et ce moment entre elle et nous est tout bonnement magique. C'est tout doux, moelleux et confortable à la fois, comme une bulle d'oxygène qui est vitale pour nous tous. C'est comme un cocon dans lequel on aimerait se réfugier quand ça va mal. C'est tout cela à la fois et c'est un pur bonheur. On passe du rire aux larmes, notre gorge se noue, de petites larmes se forment aux coins de nos petits yeux. 


Je termine ma lecture avec un grand "whaouuuuaaa" pour ce que Ginie nous a concocté comme "rebondissement". Elle sait nous surprendre, toujours, et peut être dans ce roman encore plus que dans les précédents.


Il n'y a pas une seconde à perdre, courez l'acheter.. 

et ensuite offrez-le également à vos proches, ou bien prêtez le vôtre.. Ce livre fait un bien fou, il devrait être délivré sur prescription médicale tant il fait du bien au coeur et à l'âme ! 



Les gens qui lisent sont plus heureux, Virginie nous parle, 36mns26s (26.06.2020)



 






*vers extrait de la chanson d'Alain Bashung "Osez Josephine"


Virginie Grimaldi : “Pour moi, la littérature fait du bien en général” (article du 21.08.2020)


BONUS :


Virginie a lu le roman FRANGINES d'Adèle Bréau et le recommande chaudement







A lire aussi sur le blog :


- Quand les souvenirs viendront danser, MGBooks

Commentaires

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. J'ai beaucoup aimé ce livre, comme tous ceux de Virginie. Mais effectivement, celui-ci est une mise à nu d'un coeur de maman, avec les joies et les peines que cela amènent, et une description de l'amour viscéral qu'il représente.
    Merci pour ce touchant retour.

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