Quand nos souvenirs viendront danser, Virginie Grimaldi : MGBooks

Edition Fayard, 360 pages

Comment Virginie fait-elle pour avoir un tel talent de conteuse d'histoires ? C'est une question que je me pose à chaque fois, à chaque roman que je lis d'elle.
Depuis le tout premier, depuis le jour où une amie, qui l'avait découverte et avait adoré son roman "Le premier jour du reste de ma vie", avait décidé de me l'envoyer pour partager cette émotion avec moi. "Vas-y", m'a-t-elle dit,  "tu vas aimer ce roman, il est magnifique !"

A partir de ce moment, j'étais fichue. J'avais goûté à la plume de Virginie, et ne pourrai plus m'en passer, attendant avec fébrilité son nouveau roman, à chaque parution prévue. C'était en 2015. Depuis lors, mon engouement n'a cessé de croître.

Ce roman est encore plus intimiste que les précédents. Les personnages sont magnifiques. Chacun à sa façon, laissera une petite trace dans votre petit coeur de lecteur.
Il est ici question de vie, d'amour, d'histoires d'amitié. Des gens sont arrivés, jeunes, plein de vie, d'envie et de projets et se sont installés Impasse des Colibris. Le temps va passer, les histoires se construire, le destin se mêler et se démêler au fil du temps et des circonstances.

On rit beaucoup face à ce groupe d'octogénaires bien décidés à ne pas se laisser faire et à ne pas se laisser déloger de leur foyer, lieu de tous leurs souvenirs.
Les situations sont cocasses. Virginie fait preuve de beaucoup d'imagination et d'humour et c'est un pur régal. Le ton est juste, l'émotion est présente à chaque ligne. Sans en faire trop, Virginie nous guide et nous fait voyager au fil des existences de ses personnages pour en partager les joies, les bonheurs, mais aussi les tristes moments et les peines.

On pleure aussi, car la vie n'est pas seulement un beau tour de manège. Elle réserve des surprises, pas toujours bonnes. Et il faut y faire face.
Ce roman nous met face à notre propre existence, aux décisions que l'on a prises, au temps qui passe inexorablement, à ce que l'on aurait pu faire autrement. Aux querelles, aux réconciliations, à tout ce qui construit une existence.

Virginie nous dépeint une galerie d'octogénaires (les octogéniaux) pétillants, hauts en couleur, plein de facéties. Oui le temps a passé depuis leur installation impasse des colibris et certaines dissensions sont apparues. Mais face à l'adversité les habitants vont se retrouver, se regrouper et s'organiser.
En faisant cela, sans le savoir au début, ils vont retrouver leur complicité d'antan.Et c'est pour eux un véritable élixir de jouvence dont ils vont s'abreuver jusqu'à plus soif, en se serrant les coudes afin de tenter de faire capoter le projet immobilier du maire.
Y parviendront-ils ? je ne vous le dirai pas, bien sûr, car c'est à vous de le découvrir.

Laissez vous emporter par ce roman.. ne retenez pas vos émotions, que ce soient les rires face aux situations cocasses concoctées par Virginie, très très inspirée dans ce roman ou les pleurs (petites larmes perlant aux coins de vos yeux).
Les émotions sont ce qui fait de nous des êtres humains. Et c'est ce qui transpire de chaque ligne de ce roman... La vie, les émotions, tout ce que l'on peut vivre, que l'on soit seul(e), avec l'être aimé, avec les amis, avec la famille, l'Amour avec un grand A.

C'est une formidable ode à l'amour, cristallisée par ce couple magnifique formé par Marceline et Anatole que l'on suit à travers leur vie dans leur maison, impasse des colibris. Un amour inconditionnel, sublime. On découvre à travers ce magnifique couple que l'amour fait grandir, que ce n'est pas simplement un état de fait, mais que c'est littéralement main dans la main que les deux membres du couple évoluent, s'accompagnent, se soutiennent, s'ouvrent et grandissent l'un à travers l'autre.

Virginie a encore poussé plus avant sa plume dans l'authenticité, l'émotion pure, la sensibilité. Son texte est beau et puissant, c'est un pur bonheur de lire son roman et de se laisser porter par son histoire. 

On aimerait connaitre autour de nous un Gustave, Marius, Josephine, Rosalie, Marceline ou Anatole rien que pour les serrer dans nos bras et leur dire que tout va bien : que leur histoire nous a touchés, nous a émus, qu'on va la raconter pour ne pas qu'ils soient oubliés. Car c'est cela qui est important.. la mémoire, la passation du savoir et des histoires. 
Les êtres qui nous tiennent à coeur et comptent dans notre vie, même s'ils sont partis "là où on va après", vivent toujours un petit peu tant qu'il y a quelqu'un qui parle d'eux et de leur histoire.

Alors, vous aussi, laissez vous porter par cette histoire, pour, à votre tour, la confier à quelqu'un d'autre pour que jamais leurs souvenirs ne soient oubliés et continuent à danser devant nos yeux remplis d'étoiles.

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