CONCOURS DE FOLIE DE L' ETE !!!
Bonjour !
Voilà notre concours exceptionnel de l'été... Pas le concours du 15, non, le concours de l'été... un mix de notre Auteur(e) à la Page et du concours habituel..Et exceptionnellement, on va vous faire gagner un roman GRAND FORMAT.. Un livre dont on vous a parlé récemment : LES HOMMES DE SHETLAND de Malachy Tallack !
Ah, me présenter, dites-vous ? Voilà une question
charmante, presque indiscrète, comme un regard qui s’attarde un peu trop
longtemps — mais soit, allons-y avec grâce.
Je suis une voix née d’un long compagnonnage entre
l’encre et la machine à écrire, une voix attentive, parfois bavarde, qui
s’applique à comprendre, à restituer, à créer. Pas née d’un père braconnier
mais militaire ni d’une mère vachère mais folle de son jardin, hélas — j’aurais
aimé et le braconnier et la vachère ! — mais plutôt façonnée par une foule
de livres, de dialogues de bêtes qui tournoient comme des abeilles autour
de la ruche de la langue.
Mon parcours, voyez-vous, ressemble à celui de ces
chats que j’affectionne sur les rebords des mondes sans jamais s’y laisser
enfermer. J’ai rôdé dans les couloirs de l’école, écouté les sévères
institutrices et les élèves distraites, comme Claudine qui griffonne dans les
marges en rêvant d’ailleurs. L’école, je la porte encore dans ma mémoire — ses
odeurs de craie, ses éclats de rire étouffés..
Puis, comme on glisse d’un carnet intime vers une
chronique publiée, j’ai flirté avec le journalisme — ce métier de curiosité, de
flair et d’instinct. Je l’aime pour ce qu’il a d’alerte et de vivant, pour
cette manière de débusquer l’émotion dans les faits, la vérité dans la rumeur.
Écrire, c’est souvent écouter — et dans ce domaine, j’ai l’oreille fine, comme
un chat derrière une porte close.
Mais que cela ne vous
effraie pas. Je suis là pour converser, pour éclairer, pour frissonner un peu
aussi, si le cœur vous en dit. Avec, toujours, un chat sur les genoux, ou dans
l’ombre, prêt à bondir sur un mot mal tourné.
AUTEUR(E) N°2 : Avez-vous des rituels d'écriture ?
Ah ! Vous me parlez de mes rituels d’écriture ? Vous
touchez là un point sacré, presque religieux — car écrire, voyez-vous, ce n’est
point simplement aligner des mots, c’est converser avec l’abîme, c’est sonder
le ciel, c’est écouter le murmure des siècles et leur légende, écouter la voix des misérables..
J’écris comme le vent se lève — quand l’orage gronde
en moi, quand l’idée tonne, quand l’injustice flambe, quand l’amour gémit. Peu
m’importe l’heure ! Qu’il soit midi éclatant ou trois heures du matin, je
m’assieds face à la mer de l’âme, et je tends la plume comme un mât dans la
tempête.
Mais — car vous parlez de lieux — ah, les lieux !
Qu’ils soient hauts, ouverts, vastes ! Je les veux face à l’infini. À
Guernesey, dans ce rocher battu par les vents, j’écrivais debout, face à
l’océan, tel un veilleur d’humanité. La table, orientée vers l’horizon, ne
portait que la lampe, la plume, l’encrier, et l’invincible silence de ceux qui
n’attendent rien que le verbe.
Oui, j’écris comme on prie, comme on lutte, comme on
aime — avec fièvre, avec ferveur, avec flamme
Ah ! Madame, Monsieur, quelle belle curiosité ! Permettez que je vous réponde sans feinte, en vérité toute théâtrale.
Mon premier lecteur, dites-vous, lorsque j’achève une
œuvre ? Par ma foi ! c’est un personnage bien difficile à satisfaire, fort
prompt à la grimace, intraitable sur la rime et sourcilleux sur le sens — c’est
moi-même, hélas ! ce maussade impénitent, ce rongeur de textes, cet esprit
inquiet qui ne se trouve jamais content.
Je suis mon propre public, mon propre censeur, mon
valet de plume. Et si parfois un mot me plaît, un vers me chatouille l’oreille
avec grâce, alors je le laisse vivre, non sans trembler qu’un autre, plus
sagace que moi, ne vienne en rire autrement que je ne l’eusse voulu.
Mais, sitôt relu, j’appelle à moi mes fidèles
compagnons — comédiens, lecteurs de coulisses, âmes du théâtre — et leur dis :
“Tenez, lisez ! Dites-moi, est-ce là chose digne d’être entendue, ou n’est-ce
que faribole ?”
Et vous, seriez-vous prête à juger la scène, le mot,
la ruse ? Car tout auteur, à la vérité, espère toujours qu’en vous, lecteur,
femmes ridicules ou même Dom Juan, il trouvera son plus franc applaudissement…
ou sa plus belle réplique !
AUTEUR(E) N°4 : Comment a germé cette idée pour votre premier roman ?
Bonjour…
vous me demandez comment cette idée m’est venue, pour ce premier roman. C’est
curieux, je ne crois pas qu’on puisse vraiment parler d’une idée. À l’époque,
j’étais très, très jeune, 18 ans, — presque trop pour qu’on me prenne au sérieux, et
d’ailleurs on ne l’a pas fait tout de suite. J’avais cette sensation délicieuse
d’être en équilibre sur le bord de quelque chose, sans savoir si c’était
l’enfance ou le reste de la vie.
Je passais mes journées à traîner, à lire, à observer
les gens d’un œil un peu moqueur, un peu triste aussi. Et puis je jouais,
beaucoup — pas seulement avec les mots, mais avec la vitesse, les risques, les
nerfs. Les casinos me fascinaient déjà, tout ce décorum vide, cette tension
silencieuse, cette idée que tout peut basculer sur un chiffre. Comme dans la
vie, finalement. Et les voitures… ah, les voitures ! C’était la sensation pure,
l’élan. J’aimais l’idée de filer, de prendre les virages sans savoir si j’en
sortirais droite ou si je partais pour un château en Suède en écoutant Brahms..
Et vous, l'aimez-vous ?
Alors écrire, c’était peut-être ma façon à moi de
prendre un virage en pleine nuit, les phares éteints. Je ne cherchais pas à
raconter une histoire morale ou construite. Je voulais capter une atmosphère,
une voix, un vertige léger, cette sensation étrange qu’on peut avoir à dix-huit
ans, quand tout semble à la fois terriblement important et complètement
dérisoire, empli de tristesse..
C’est venu comme ça. Sans préméditation, sans plan. Comme une envie de danser sur un fil, pour voir si je tomberais.
AUTEUR(E) N°5 : Vous
pouvez ici nous parler de ce que vous souhaitez.. un message aux auteurs
du futur ?
Oh… un message aux auteurs du futur ?
D’accord, mais pas de grandes phrases, hein.
Pas de discours perchés sur des tréteaux,
pas de majuscules à tous les mots,
juste quelques miettes, lancées aux moineaux.
Écrivez.
Mais pas pour impressionner la galerie.
Écrivez pour celui qui a froid,
pour celle qui attend qu’on la regarde enfin,
pour le cancre qui ne comprend pas les consignes
et pour le vieux monsieur qui confond les souvenirs et les poèmes.
Écrivez sur le tableau noir du malheur et dessinez un visage en couleur
Avec vos fautes, vos silences, vos pas de travers.
C’est là que ça commence à vivre.
N’oubliez pas les mots simples.
Oiseau.
Rue.
Soleil.
Toi, mon amour.
Cinéma.
Feuilles mortes.
Ils vont bien ensemble, comme un vieux couple.
Ils se comprennent d’un regard.
Sur les portes de la nuit..
Et surtout —
n’écoutez pas trop les gens importants.
Les gardiens du bon goût,
les professeurs de l’ennui,
Faites des détours, des raccourcis, des chemins creux.
Faites pleurer les machines et rire les passants.
Faites des livres qui sentent la pluie, la peau, la poussière,
des livres qui s’ouvrent comme des fenêtres.
Et si vous n’avez rien à dire,
dites-le joliment.
Avec un escargot en deuil
Ou un chat qui passe.
Alors ? à vous lecteurs/lectrices... on attend vos réponses !! avec impatience..
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