LES BOUCHES, Nicolas Feuz (Yvon)
LES BOUCHES, Nicolas Feuz
Editions Le Livre de Poche, 271 pages
Je me suis procuré cet opus de Nicolas Feuz à L'Escargot Noir de Sens en
mai dernier, attiré par la 4e de couverture. Le double récit annoncé 1943
et 2015, la Corse et la découverte d'un cadavre mutilé.. De bons
ingrédients pour un thriller. Eh bien, comme me l'a promis Nicolas Feuz en
me le dédicaçant, je n'ai pas été déçu. Je n'ai rien vu venir. Je me suis
fait cueillir comme un bleu malgré mon habitude de ce genre.
Tout commence par la description minutieuse d'un corps flottant au pied
des falaises de Bonifacio. Atroce.
L'enquête va être confiée à l'adjudant-chef Beaussant qui revient en
Corse après 30 ans sur le continent. Il revient voir son grand-père
résident d'un EHPAD. Grand-père aveugle et muet depuis la guerre. Je vous
laisse le "plaisir" de découvrir pourquoi et comment il est
ainsi. Mais ledit grand-père n'est pas seul. Son colocataire de chambre,
nonagénaire comme lui, n'est autre qu'un certain Mariani qui fut le
tuteur de Beaussant après la mort de ses parents pendant une plongée
sous-marine. Retrouvailles familiales ou presque. D'autant que Beaussant
fut aussi le petit ami d'Hélène Mariani, petite-fille dudit tuteur. Vous
suivez ? Hélène qui n'est pas insensible au retour de notre gendarme..
Parallèlement, Nicolas Feuz nous raconte 1943 la libération de la Corse
par les résistants insulaires et les Alliés. Mariani y fut un héros et
Beaussant une victime. Et ce combat a des conséquences de nos jours. Puis
il y a une seconde et une troisième victime. Tous descendants de
résistants. Alors quid de ces meurtres ? Psychopathe ou vengeance ? Qui
est cette ombre blanche qui mutile horriblement ses victimes avant de les
tuer ?
Nicolas Feuz m'a roulé dans la farine. Je n'ai rien vu arriver de cette
tragédie à la sauce brocciu.. Je lisais deux histoires, un récit de guerre
et une enquête, et puis quand ces deux intrigues se rejoignent (vous vous
en doutiez), premier choc de compréhension, puis second, puis vous
réalisez l'énormité de la chose.
J'ai dévoré ce livre en deux jours avec un plaisir certain tout du long.
Plaisir augmenté en comprenant le "pourquoi" plus que le
"qui", et surtout quand les événements de la fin se précipitent
tant sous l'eau que sur certains navires..
La conclusion se fera à l'EHPAD (là aussi vous vous en doutiez), mais ce
dont vous ne vous doutez absolument pas c'est du... pourquoi !
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