UNE SAISON DE COLERE, Sébastien Vidal (Yvon)

 


UNE SAISON DE COLERE, Sébastien Vidal
Editions Le Mot et le Reste, 277 pages
Parution : 22 août 2025

Je ‌vous ai parlé il y a peu de "De neige et de vent", puis de ma rencontre avec Sébastien Vidal en juin dernier. Il m'avait promis son nouveau roman, j'ai eu le plaisir de le lire fin juillet. Je vous raconte.

Julius Sinclair est gendarme, il en a vécu des situations traumatisantes.. Le souvenir d'un enfant le hante depuis 10 ans. Mais aujourd'hui, c'est Isabelle. Un carambolage, elle est coincée dans son véhicule broyé, elle va mourir. Elle confie à Julius un secret, son secret. Et puis, nous allons à Lamonédat, petite ville de Corrèze sur la Vézère. Là, il y a une usine qui va fermer. Délocalisation disent les "Patrons", le "Groupe". Alors on se bat, on occupe l'usine et les gendarmes ont été envoyés. Grégor, c'est le porte-parole, il porte aussi la responsabilité des négociations entre suspicion, jalousies, stratégie, humanité, il s'épuise le colosse. Il y a des vies en jeu. 

Un autre genre de jeu se fait à la Mairie. Le maire et sa première adjointe ont un projet. Immobilier. La fameuse Coulée Verte qui irrigue la ville, cette avancée de la forêt et Belle-Mèche, le hêtre géant, fabuleux, bicentenaire, vénéré, ils veulent les raser.. et, pots de vin obligent, gagner beaucoup d'argent. Mais il y a les inévitables zadistes.. et.. des meurtres. C'est bien pratique, ces gens qui disparaissent, gênants, trop curieux ou trop compromis.

On est dans un roman noir, un roman social. La convergence des luttes, l'écologie, les villes qui meurent de voir partir leur industrie locale. Mais c'est du Sébastien Vidal alors cette saison de colère est baignée de nature, imprégnée de printemps tout comme "De neige et de vent" était enfermé dans un hiver sans fin. Contre la mort et la destruction, il  y a la  résilience, la renaissance, la force du printemps, de la nature. On retrouve avec plaisir le style de Sébastien Vidal, le langage soutenu, lyrique parfois, la nature, les oiseaux, les arbres.. alors on respire et du coup cette ville elle existe, avec ses habitants, sa faune, ses conflits, ses amitiés. Il y a l'Ecureuil, un jeune zadiste si plein de vie. Et Jolène, l'ex-militaire en mission. Et Ingrid, l'ouvrière larguée par son mari. Et Alba.. et Sam, le chef de gare.. une galerie de personnages attachants avec leurs angoisses, leurs espoirs et surtout leur solidarité pour vaincre le mal, l'égoïsme, le profit.

On finit par une scène qu'on espérait, la larme à l'oeil. C'est beau parce que c'est humain.

Sauver l'usine ou les arbres ? Sauver les emplois ou des hommes et des femmes ? 

Un roman noir, humaniste, social. Un polar aussi avec meurtres et enquêtes. Des gens sans scrupules et des héros du quotidien, comme disent les journalistes.

Une saison  de colère. Les raisons de la colère.

Et l'humanité..





Ce 4e roman conclut "Le cycle des saisons" de Sébastien Vidal : 
- Ca restera comme une lumière
- Où reposent nos ombres
- De neige et de vent.. 


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