L'AFFAIRE BALZAC, Hervé Jubert (Yvon)
L'AFFAIRE BALZAC, Hervé Jubert
Editions La Manufacture de Livres, 223 pages
Parution: 4 septembre 2025
Retour à La Manufacture dont j'aime toujours autant le beau papier crème.. mais
je suis moins fan cette fois de la photo de couverture. Alors, de quoi c'est-y
qu'on cause ?
D'Hervé Jubert d'abord, le complice de notre parrain de blog Benoît
Séverac quand ils écrivent à 4 mains, et auteur de romans jeunesse. Il change
ici de registre pour notre plus grand plaisir.
De Balzac ensuite. Hervé Jubert nous entraîne à la suite du jeune Honoré Balzac
(sans le "de" pour le moment) dans une aventure policière. Ce n'est
pas le fougueux jeune homme qui raconte mais son domestique. Domestique
anonyme et qui tient à le rester. Notre narrateur donc a rencontré Balzac au
Palais-Royal dans un cercle de jeux. Nous sommes en 1819, Louis XVIII règne
depuis peu et Paris bouillonne de la joie de la Paix retrouvée. Le futur auteur
de La Comédie Humaine a 20 ans et il va se porter au secours d'un de ses oncles
accusé (à tort) d'un meurtre.
L'enquête et le procès se déroulent dans les environs d'Albi d'où la famille
Balzac (Balssa.. Balza.. orthographe fluctuante voulue par les intéressés) est
originaire. Le début de ce récit nous indiquant comment cela va finir, je ne
vous en dirai absolument rien. Le narrateur écrit ses souvenirs 10 ans après la
mort de Balzac, il ne veut pas que cette histoire de famille se perde.
Hervé Jubert a campé un narrateur-domestique peu banal. Sympathique, viveur,
joueur, un peu malhonnête mais bon camarade, il vit sa vie.. Aussi sur l'offre
d'Honoré de le payer pour l'accompagner, il s'associe au géant exubérant et le
suit, croit-il, pour quelques semaines dans cette aventure risquée. Ils verront
tous les deux que mentir pour faire parler des témoins peut se révéler..
douloureux. Entre mensonges éhontés, secrets de famille et basse vengeance
paysanne, personne ne dit la vérité et cela pourrait coûter la vie à l'oncle en
question. Jeune fille enceinte, chantage et corruption... juges rigides et enquête
à charge.. et un accusé qui ne se défend pas. Pourquoi ?
Hervé Jubert a travaillé la langue et le style. Le narrateur s'exprime comme on
le faisait au début du XIXe siècle. Pastiche plus que reconstitution
rigoureuse, il a évité l'ennui d'une langue trop académique. Il évoque le style
XIXe, avec même le subjonctif, mais sans le rendre indigeste. Humour et
suspense sont aussi au programme, c'est dire ! Récit assez lent d'une enquête
minutieuse avec parfois d'étonnants hiatus narratifs mais dans un français
soigné. J'ai apprécié. Ca m'a donné envie de m'intéresser à la vie de Balzac,
moi qui ne suis pas très fan. J'admire "l'Oeuvre", le Géant de la littérature,
mais ce n'est pas ma tasse de thé..
Et vous, êtes-vous client de Balzac ? de Jubert ? ou des deux ? 😉😁
Merci à La Manufacture et à Hervé Jubert pour ce joli morceau de littérature..
Du même auteur sur notre blog :
Fondue au noir (roman jeunesse)
Avec Benoît Séverac :
Skiatook Lake (polar)
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