Celle qui ne pardonnait pas, Christophe Vasse : MGBOOKS...JOUR J de la sortie


Celle qui ne pardonnait pas, Christophe Vasse, Les Nouveaux Auteurs, à paraître le 10 juin, 
564 pages, 19€95
Prix du Coquelicot Noir du salon du livre de Nemours 2022

Ce roman est une bombe, soyez prévenus, vous allez avoir du mal à le lâcher ! Une suite à Celle qui ne pleurait jamais ? Oui et non, car les deux romans peuvent se lire séparément sans problème..


Le roman démarre par un prologue intrigant sans datation précise. On y découvre des adolescents qui, au cours d’un après-midi, discutent dans une cabane au fond du jardin de la maison familiale de l’un d’entre eux. Pourquoi ce prologue ? Quelle est l’importance de ces protagonistes ? Dès les premières pages le lecteur est « ferré » et entre de plain pied dans l’histoire.. Je vous mets alors au défi de parvenir à ne pas tourner les pages frénétiquement jusqu’au dénouement !


Toulouse, de nos jours. Une intervention musclée des gendarmes au domicile d’un délinquant qui tourne mal et Gabrielle, notre héroïne y perd Axel son plus proche collaborateur. On sent Gabrielle hantée par son passé et cet épisode traumatique va la mener encore plus sur le fil du rasoir. Mais elle n’a pas vraiment le temps de s’apitoyer sur son sort car la ville rose est endeuillée par le meurtre d’une jeune fille. Elle doit déjà se remettre en selle pour résoudre l’enquête, et ce, avec l’aide de Marc, le « remplaçant » d’Axel tout juste débarqué. La scène de crime a été dressée de façon méticuleuse, poussée à l’extrême dans ses moindres détails. Mais l’auteur ne cède pas à l’escalade dans le morbide ou le glauque, et il n’en a pas besoin. Tout est très visuel, conceptualisé, on imagine sans peine la scène tournée dans un film ; Malheureusement le coupable s’est montré extrêmement prudent, ne laissant aucun indice susceptible d’aiguiller les gendarmes qui comprennent que leur tâche pour l’attraper va être ardue. Il prend toutefois un malin plaisir à se jouer d’eux en leur adressant des cartes représentant des peintures dans lesquelles il a inséré des indices concernant ses crimes. Dès lors, comment faire pour coincer le tueur aux cartes, sachant qu’il a toujours plus d’une longueur d’avance sur eux ?

 

L’auteur a insufflé beaucoup de rythme à son roman grâce à des chapitres courts et à la présentation, à certains moments d’actions simultanées entre la vie de la Brigade dans le cadre de l’enquête et la vie du meurtrier. La vision est scénographique, et cela rajoute une tension supplémentaire qui tient le lecteur en haleine. D’autant que les meurtres se poursuivent et que tout semble se télescoper dans la vie de Gabrielle : entre l’enquête en cours qui lui donne du fil à retordre, l’assassin de son ancien coéquipier dont elle tente de retrouver la trace, sa vie personnelle.. Elle est au bord de la rupture mais continue pourtant d’avancer, persuadée que le meurtrier fera à un moment donné un faux pas et qu’elle pourra le coincer. L’auteur qui a mis en place des rouages complexes pour l’intrigue jubile à semer le trouble dans notre esprit de lecteur par le biais de savants rebondissements. La tension monte, l’enquête se complexifie, les pages se tournent à un rythme endiablé.


Un autre gros point fort du roman est le très grand soin apporté aux personnages du roman. Il y a le responsable des meurtres que l’on tente de découvrir, dont on peine à cerner les motivations et qui nous intrigue. Gabrielle, en gendarme battante, toujours prête à monter au front est extrêmement attachante. On éprouve sans réserve et d’emblée une immense sympathie et empathie pour elle. Mais très vite on décèle des fêlures dans sa cuirasse. Elle évolue dans un monde masculin et doit se blinder entourée par certains collègues lourdauds ou machos. Dès lors qu’elle parvient de moins en moins à camoufler ses fêlures, nous tremblons pour elle, nous attendant à la voir exploser en plein vol avant la fin du roman. En personnage féminin, Magali, la femme de Marc se pose en épouse jalouse compulsive qui rend fou Marc, son mari, le coéquipier de Gabrielle. Son personnage campe la réalité de la vie de famille de la femme d’un gendarme, subissant les horaires, les gardes de son époux. Tout est très réaliste, finement observé et accentue la tension ambiante. Sa jalousie est-elle justifiée ? Une histoire serait-elle possible entre les deux coéquipiers ? Marc quant à lui cherche ses marques, sachant qu’il est considéré comme le « remplaçant de.. ». Enquêteur très efficace, nous décelons toutefois des zones d’ombre en lui. A eux deux ils se lancent dans une course contre la montre frénétique.

Vous l’aurez compris, je suis conquise par le roman. J’ai aimé retrouver l’univers de l’auteur dont la plume a, depuis son dernier opus, encore gagné en maturité, puissance et finesse. Son sens du suspense est redoutable et il a concocté une intrigue complexe et fouillée, très intéressante à suivre. Pour les familiers de son univers, vous aurez plaisir, comme moi, à relever ses références cinématographiques et littéraires, ses thèmes de prédilection…un pur régal ! Un immense merci à Christophe pour la confiance dont il a fait preuve en me permettant de lire son roman en tant que beta lectrice.


A lire également sur le blog :


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Auteur à la page #5

Auteur mystère, scoop de malade

- Celle qui ne pardonnait pas, YvonS




A paraître le 1er juillet chez Pocket : 




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