L'Empathie, Antoine Renand : YvonS

Éditions Pocket, 489 pages

Prix Goutte de Sang d'Encre

Finaliste Prix des Maisons de la Presse

Prix Nouvelles Voix du Polar (Pocket), 2020

Amateurs de polars et de thrillers, fans du frisson mais pas seulement, voilà un livre à ne pas rater ! Antoine Renand a eu la gentillesse de me dédicacer son livre "espérant que j'aurai de l'empathie pour la Poire, Marion et les autres"(je cite)... et ce fut le cas. Comment ne pas en avoir avec un livre pareil. On frissonne, et on vérifie que les fenêtres sont bien fermées 😉, on compatit et puis on est en empathie totale avec des personnages qui ont tous un passé fracassé. On n'est pas ici avec l'habituelle bande de flics cabossés par leur métier mais avec une série de personnages tellement humains, avec leurs failles et leurs stratégies de survie. La psychologie prend ici toute sa place sans donner de leçons ni ennuyer.

De quoi est-il question ? Un serial violeur, cruel, hyper violent, sévit dans Paris. "Le lézard" escalade les façades, s'introduit chez ses victimes, torture, viole des couples de manière sadique, sans retenue. A sa recherche, la "brigade du viol" avec La Poire (un flic atypique dont vous comprendrez vite le surnom), sa collègue et amie Marion, et d'autres. Le récit n'est ni linéaire ni chronologique. Chacun parle à son tour, chacun raconte, on est dans leur tête ou juste à côté d'eux : Alpha le psychopathe, la Poire le flic dont le terrible passé explique bien des choses, Marion la partenaire qui voudrait bien être un peu plus qu'une collègue et qui elle aussi a un secret, Louisa l'avocate médiatique mère du flic (sacré personnage !).

Antoine Renand nous dévoile peu à peu le passé de chacun, le pourquoi du comment, les fractures, les traumas. Le but ici n'est pas la recherche du coupable ou de savoir comment il va se faire prendre mais de comprendre, de faire preuve d'empathie. Être empathique ne veut pas dire trouver sympathique, loin de là. Et puis il y a les références (Le meilleur des Mondes, Aldous Huxley, entre autres), les moments qui mettent mal à l'aise. Qui ne le serait pas avec de telles choses. Le chapitre 16 est un sommet... avant que le livre ne bascule.

Difficile voire impossible de le lâcher ensuite. On veut savoir, connaître les motivations de chacun, on a peur de ce qui peut leur arriver avec un psychopathe qui n'a aucune limite. Qui va s'en tirer ? Et celui qui survit sera-t-il capable de s'en remettre ? La résilience est-elle au bout ? Comment avec le même passé peut-on évoluer ? Le choix est-il possible ?

Un polar actuel qui vous parlera, vous penserez à Estelle M, à Natacha K et à d'autres. C'est un livre qui vous remue, que vous n'êtes pas près d'oublier et qui va vous donner envie de lire le prochain Renand (Fermer les yeux, à paraître le 12 mars prochain) parce qu'il va plus loin que le simple polar. Alors, suivez-le ! C'est moi qui vous le dis. 😉