Avalanche Hôtel, Niko Tackian : MGBOOKS
Ed. Calmann-Lévy Noir
270 pages
Prix de la ligue Imaginaire Cultura (Lisle Noir, 21-22 septembre 2019)
Prix Thrillers Gujan-Mestras (septembre 2019)
Prix Thrillers Gujan-Mestras (septembre 2019)
Prix Polar des petits mots des libraires (2019)
Niko Tackian nous prend par la main et nous entraîne dans une aventure dans laquelle il est difficile de démêler le réel, les souvenirs et l'imaginaire.
De quoi ça parle ?
C’est l’histoire de Joshua, flic de son état, un gars normal, sans histoire, comme il aime à se décrire. Nous sommes en janvier 1980, à l'Avalanche Hôtel, un magnifique Palace se situant dans les Alpes suisses. Joshua y est agent de sécurité. Il enquête sur la disparition d'une jeune fille. Le barman du Palace semble vouloir lui faire des révélations : ils se retrouvent tous les deux, hors de l'hôtel, en pleine tempête, en montagne, par un froid sibérien et.. Joshua se retrouve pris dans une avalanche dont il est sauvé in extremis. Après deux jours de coma, il se réveille à l'hôpital. Il est assez confus sur ce qui s'est passé et a bien du mal à interpréter les bribes de souvenirs qui lui reviennent. Tout semble pourtant normal.. Normal ? Vraiment ? Alors comment est-il possible que l'on soit non pas en 1980 mais en... 2018 ! Que s'est-il passé dans la montagne ? Est-il en train de nager entre rêve et réalité? La jeune fille a-t-elle réellement disparu ? Qui est-elle ? Quel est son rôle dans toute cette histoire ?
A partir de ce moment là, l’histoire que l'on pense (à tort ?) bien ancrée en 2018 va nous faire osciller entre réalité, rêve, fiction, hallucination.. Nous allons suivre Joshua qui est prêt à tout pour résoudre cette enquête et commencer à nous poser une myriade de questions.
Pourquoi Joshua a-t-il tous ces flash back ? Que sont tous ces souvenirs qui lui reviennent sous forme de bribes confuses ? Dans "l'équation" à résoudre, il y a une inconnue à l'hôpital retrouvée transie de froid aux pieds d’une église dans la montagne ; une jeune fille disparue en janvier 1980 ; un hôtel au charme délétère et aux couloirs plus qu'effrayants ; un gardien qui arpente de façon un brin inquiétante ses étages... Les affaires sont-elles liées ? Joshua dont la mémoire vacille se demande s’il est en train de devenir fou et s’il n’a pas commis quelque chose d’effroyable que son cerveau souhaite occulter par dessus tout.
Joshua parviendra-t-il à reconstituer le puzzle de sa mémoire ou sombrera-t-il dans la démence ? Pour l'aider dans son enquête il est épaulé par sa coéquipière Sybille, solide comme un roc. Elle est à ses côtés depuis son entrée dans la police. Ensemble, ils vont devoir aller puiser au plus profond d’eux-mêmes et laisser jusqu’à leurs dernières forces pour résoudre cette affaire.
Le froid glacial des lieux, la Montagne -personnage à part entière- tout cela imprègne l’atmosphère du roman. Les couleurs sont très importantes dans le roman : le blanc immaculé de la neige, le rouge du sang, les couleurs présentes dans la déco un peu désuète de l'Avalanche Hôtel. Autant de stimuli pour la mémoire défaillante de Joshua tout au long du récit.
En avançant dans la lecture du roman, les éléments semblent se déchaîner. Le froid vif et mordant, la neige rendant la progression lors de sorties des policiers très compliquée. Le risque d'avalanche et d'éboulement ajoutent à l'élément dramatique de la situation à chaque fois que les enquêteurs veulent aller sur le terrain. Chaque moment passé dehors est dangereux, le risque de se perdre sur un sentier, dans la neige, dans le brouillard. Chaque sortie pourrait leur être fatale : le froid les enveloppant d'un seul coup, un engourdissement qui pourraient les laisser là, sur place, s'endormant à tout jamais en succombant à l'hypothermie.
En plus de ce paysage de neige et de glace un orage est en approche sur la zone où nos protagonistes se trouvent, faisant ressortir d'avantage l'urgence de la fin de la quête de la vérité. L'orage enfle et menace, tout cela en parfaite symbiose avec l’avancée de l’enquête de Sybille et Joshua.. vers un déchaînement final, tant pour la nature que pour le dénouement du roman.
En plus de ce paysage de neige et de glace un orage est en approche sur la zone où nos protagonistes se trouvent, faisant ressortir d'avantage l'urgence de la fin de la quête de la vérité. L'orage enfle et menace, tout cela en parfaite symbiose avec l’avancée de l’enquête de Sybille et Joshua.. vers un déchaînement final, tant pour la nature que pour le dénouement du roman.
L’hôtel nous fait penser à celui du maître Stephen King dans son roman "The Shining". Roman sublimé en film par Stanley Kubrick. Niko ne boude pas son plaisir et fait référence au romancier sans ambages en lui rendant un vibrant hommage. Marchant dans ses traces, Niko Tackian parvient à merveille à implanter une ambiance angoissante et oppressante à souhait ("redrum") tout au long du roman. Ne traînez quand même pas trop dans les couloirs de l’Avalanche Hôtel, qui sait sur qui ou quoi vous pourriez tomber :) ... ni si vous parviendriez seulement à vous en échapper !!!
Petit plus, munissez vous d’un bon plaid avant de démarrer la lecture de ce roman, bien calé(e) dans votre canapé :)
- Quelque part avant l'enfer, Scrineo (5 mars 2015), 320 pages
- La nuit n'est jamais complète, Scrineo (3 mars 2016) 272 pages
- Toxique, Calmann-Lévy, Broché (4 janvier 2017), 306 pages
- Fantazmë, Calmann-Lévy (3 janvier 2018), 300 pages
- Phobia, recueil de nouvelles au profit de ELA, Editions J'ai Lu (14 mars 2018)
- Celle qui pleurait sous l'eau, Calmann-Lévy (2 janvier 2020), 250 pages
Paris, Mairie du VII, janvier 2020 |
A lire sur le blog :
- Celle qui pleurait sous l'eau, MGBooks
- Lire c'est libre, salon à Paris, janvier 2020
- Toxique, YvonS
Merci pour ce superbe retour. La dernière photo résume toute la chronique. Lol
RépondreSupprimer#enviedelelire #mapalfaitdeja2m50
RépondreSupprimer#memeleconfinementnenvientpasabout
#commentjevaisfaire
#aieaieaie
Ce livre va me plaire, c'est certain.
RépondreSupprimerEn lisant la chronique, j'ai tout de suite pensé à " SHINING ", avant même que tu en parles... D'ailleurs, même en lisant le titre...
Je n'ai encore jamais lu Niko, j'en ai un dans ma pal. J'ai hâte...
Il me faudrait des journées de 48h...