Trafics, Benoît Séverac : YvonS



TRAFICS, de Benoît Séverac 

          Éditions Pocket  313 pages - Prix de l'Embouchure 2016 (mérité !)

Noir. Noir de chez noir. C'est comme ça que j'ai ressenti ce polar pas tout à fait comme les autres.  Polar actuel, polar social, polar d'actualités  (le "s" est volontaire 😊). Voyons un peu de quoi il retourne...

Quels trafics ? De drogue et d'influences (oui, le "s" est encore volontaire 😊). On est à Toulouse, il fait chaud,  très très chaud,  et on ne parle pas que de météo. Une cité telle qu'on entend ce mot de nos jours, pauvreté,  abandon social,  trafic de drogue au grand jour, islamisme radical tendance terrorisme, flics épuisés et désabusés, jeunes filles écrasées par leur famille et leurs frères... tout ça n'est pas rose. Débarque là-dedans Sergine, une vétérinaire un peu borderline qui va se mêler de ce qui ne la regarde pas parce qu'elle a eu un coup de coeur pour Samia, une fillette promise à un mariage forcé. On y rencontre aussi un chien en souffrance  (âmes sensibles, vous êtes prévenues ), des dealers arrogants et violents prêts à tout, un "émir" et deux frères apprentis terroristes, une fliquette coincée entre sa hiérarchie et sa conscience, entre son humanité et les influences des divers services de police. Et notre Sergine qui va débouler et mettre involontairement la pagaille en allant là où il ne faut pas, au risque de sa vie ! 

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre, retrouver dans mes lectures la dureté du monde actuel, ses problématiques, sa violence sociale,  c'est pas trop .... ma came, habituellement. Et pourtant je me suis laissé prendre par des personnages si humains  (sympathiques ou pas, d'ailleurs ). On craque pour Sergine la fonceuse, pour les flics de ce commissariat de quartier. Même les deux apprentis terroristes sont humains...

A propos de terroristes, lisez ensuite KHALIL de Yasmina Khadra qui nous emmène dans la tête de l'un des tueurs du 13 novembre. Et pour ceux qui craindraient le voyeurisme, il n'y a rien de gore.  

Benoît Séverac nous a concocté ici une fin explosive et frénétique,  violente mais aussi humaine. Et puis, on sourit quand même, finalement,  parce que rien n'est tout à fait noir de chez noir. 😊
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