GINNA L'EMPOISONNEUSE, Mathieu Granier : YvonS


GINNA L'EMPOISONNEUSE, Mathieu Granier

Collection LS

Éditions Malo Quirvane, 48 pages,  8€


Mon 4e volume de cet éditeur si particulier... et, soyons franc, peut-être celui qui m'a le moins enthousiasmé. L'idée de départ est séduisante,  très originale,  une série de mini-polars dans le format habituel de 48 pages au lieu des 500 à 600 qu'on trouve ailleurs. Condenser, épurer, caractériser... pasticher aussi. Et là, je retrouve le plaisir même s'il n'est pas total, quelque part entre John Le Carré et Tintin. Oui, oui, Tintin. Vous allez comprendre. 


L'action se passe autour du Café Ivanovna, à Szohôd en Bordurie. Les tintinophiles ont tilté... la Bordurie,  capitale Szohôd. La Syldavie. Le sceptre d'Ottokar... Nul doute que le lieu n'est pas choisi au hasard. 😉 Je laisse le soin aux exégètes d'identifier ou pas la réalité cachée. Personnellement, je préfère le "ou pas". 😊


Un bar que j'imagine de nuit, une serveuse, un truand et son bras droit (une femme!), un privé,  un jeune flic zélé, la guerre froide et des intérêts financiers énormes... Mathieu Granier épure l'action. Il multiplie les points de vue, chacun raconte sa version. On flingue, on empoisonne, on écarte les gêneurs, tout ça en 48 pages. J'ai adoré le chapitre "brouhaha de conversations", l'idée est excellente. Tout y est,  joli exercice de style. On ne s'y prend pas trop au sérieux,  même si on fait bien les choses.


J'ai dû lire 3 fois ce volume (48 pages c'est vite fait) pour y trouver du plaisir, déstabilisé que j'étais par le style. Je ne sais pas non plus pourquoi j'avais en tête deux images précises : la sexy Jessica Rabbit du film avec Bob Hoskins et le célébrissime tableau de Hopper "Nighthawks" (Les noctambules) avec son bar, ses lumières,  sa femme à la robe rouge...

Un petit volume, un exercice littéraire intéressant et très inhabituel,  très différent de mon attente,  à réserver aux amateurs de pastiches et qui demande à être confirmé. Il existe à ma connaissance 4 épisodes, tous indépendants tous liés. A suivre...


A lire également sur le blog :


L'oeil d'Artemisia, d'Emmanuelle Favier 
Nanoïa, Une ville invivable, Benoît Richter, d'YvonS 

- K.626, une fugue de Leonor de Récondo : YvonS

Jusqu'à ce que la mort nous rassemble de Iris Ducorps, YvonS

Soiree VIP avec Malo Quirvane, Boulevard Saint Germain, 13 septembre 2021

 Les canines, (Une morsure de) Jacques Jouet : YvonS

Soirée à l'Hôtel de Massa, cette ambassade des lettres, Paris, le 30 septembre 2021

Solange Blain, Gérald Aubert : YvonS


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Soirée VIP chez Slatkine & Compagnie : Charles Aubert et Benedict Wells, Paris, le 24 mai 2022

Auteur à la page #13, avril 2021, Olivier NOREK

Auteur à la page #1, avril 2020, Frank LEDUC