Solange Blain, Gérald Aubert : YvonS


Solange Blain, Gérald Aubert 

Éditions Malo Quirvane, 48 pages (petit format)

9€50


J'ai rencontré Gérald Aubert pour la 1e fois à la soirée baroque Malo Quirvane,  organisée à la librairie L'écume des pages de St Germain des Prés. Je dois avouer que j'ignorais complètement qu'il était un auteur et un dramaturge reconnu, je n'avais jamais vu une de ses pièces. Nous nous sommes recroisés quelques jours plus tard au siège de la Société des gens de lettres lors de la présentation du premier volume de la collection "noire" du même éditeur, de la même éditrice devrais-je dire.


A St Germain des Prés donc, j'avais été séduit par la lecture partielle que Gérald Aubert avait faite de sa nouvelle : Solange Blain. Je l'ai immédiatement acquise dédicacée et j'ai enfin trouvé le temps de la lire. Deux fois de suite, comme toujours avec Malo Quirvane. Et si je vous disais de quoi il retourne ? 😊


Le narrateur de ce mini-roman nous parle de son étrange relation avec la 3e épouse de son père, la fameuse Solange. On apprend qu'elle est morte d'un cancer après avoir été figurante dans un film d'auteur alors qu'elle était en phase terminale. Il nous raconte leur relation à éclipses, leurs dîners rituels où elle évoque la mémoire du mari défunt. Solange est presque transparente et paraît n'exister qu'au travers de son amour. Amour dont elle semble cependant se défaire à la toute fin. Est-elle de ces femmes qui n'existent qu'auprès de leurs époux ? Au moins a-t-elle été immortalisée par cette scène de film qui fascine le narrateur. 


Texte fluide, limpide, d'une froideur clinique à certains moments, il nous fait le spectateur de cette relation à 2 où le père (qu'on imagine célèbre) est encore là malgré la mort. Texte qui s'achève sur un étrange poème-liste qui m'a fait penser à certaines énumérations de Prévert. Poème-hommage ironique et triste à la mémoire de celles et ceux qui ne seront toujours qu'au second plan. Les seconds couteaux.  😯


Mélancolie,  mélancolie...


Peintre : Lubin Baugin ; mi XVIIe siècle. Ce tableau qui se trouve au Louvre 
est le point de départ de la nouvelle.

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