Portrait d'auteur #53, Anouk Shutterberg : juin 2025
Merci chère Anouk de t'être ainsi prêtée à notre jeu de questions/réponses.. Après un moment intimiste dans les locaux d'Editis avec la #TeamRécamier à l'occasion de la sortie de ton dernier roman In Extremis, le salon Noir sur Ormesson et tout récemment celui de l'Escargot noir à Sens, il s'est imposé à nous comme une évidence que tu devais faire partie de notre galerie de portrait d'auteur(e)s à la page sur notre blog. Nous te remercions d'avoir si gentiment accepté. Nous sommes ravis que nos lecteurs puissent te découvrir et en apprendre un peu plus sur ton univers et la genèse de ton dernier roman.
Allez..C'est parti !
Peux-tu te présenter à ceux de nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ? Nous retracer un peu ton parcours professionnel.
Je suis l’autrice de quatre thrillers : Jeu de Peaux paru en 2021 (Prix Dora Suarez du meilleur premier roman), Bestial paru en 2022 (Prix Découverte Iris Noir à Bruxelles), La nuit des fous paru en novembre 23 (Prix Noir sur Ormesson- sélection 2025 pour le prix Pocket Nouvelle voix du Polar) et InExtremis paru en mars de cette année.
Quel genre de lectrice es-tu ?
Je suis à la fois une lectrice chronologique. Je lis mes livres les uns après les autres mais j’avoue qu’il m’arrive parfois de décrocher avant la fin. Et je suis aussi une lectrice « destructrice » mes livres sont souvent écornés, fatigués, plein de sable. Je ne m’attache pas tant au contenant qu’au contenu. Je pars du principe qu’un livre doit vieillir et suivre la même vie que son propriétaire.
As-tu des rituels d'écriture ? Lieux, heures, environnement musical, etc..
Je n’ai
pas de rituel d’écriture. Je peux écrire partout dès que j’ai un créneau de
tranquillité : train, métro…Si je suis chez moi, l’inspiration est plus
forte le matin, au calme quand la maison est silencieuse. Je consacre la fin
d’après-midi et le soir à la relecture, à la reprise de certains passages et
phrases. Mais je refuse de faire « du temps de chaise ». Il m’arrive
de ne pas avoir envie et que la créativité ne soit pas au rendez-vous. Dans ce
cas je passe à autre chose mais sans jamais lâcher mon histoire dans ma tête.
Mon cerveau ne cesse de cogiter. Parfois, il est préférable de prendre du recul
au profit de l’analyse.
J’aime écrire en musique cela facilite la créativité et me donne le rythme.
Quel est ton 1er souvenir de lecture et ton dernier coup de cœur littéraire ?
Ma plus grande émotion remonte à la lecture du Lion de Joseph Kessel. Je devais avoir environ onze ans. Mon dernier énorme coup de cœur va à l’Apothicaired’Henri Loevenbruck. Une pépite et une claque littéraire.
Qui est ton premier lecteur/ta première lectrice ?
Sophie Lamarche Hinderzé. C’est une amie de longue date. Elle est psychologue. C’est ma première lectrice avant tout autre. Elle a un regard holistique sur le récit et j’apprécie tout autant son amitié que la franchise sur ses retours, sans détours.
Comment a germé ton idée pour IN EXTREMIS ton nouveau roman?
Dans le TGV Modane Paris. C’était en janvier 2023. Je revenais de passer un long séjour à Valfréjus, une station réputée pour les sports extrêmes. J’ai passé un excellent moment avec des stagiaires de speed-riding et aussi avec des saisonniers. Hors vacances scolaires, la station était au trois-quarts vide. L’ambiance était très amicale et festive. Mais comme j’aime bien passer derrière le rideau, cette ambiance dans ce huis clos à ciel ouvert m’a inspiré la présence d’un sérial killer particulièrement sadique et machiavélique. Car derrière les sourires, le psychopathe se dissimule.
Quel est le livre que tu as publié dont tu es la plus fière ?
Si je me focalise sur le ressenti lors de l’écriture, alors, sans hésitation, mon premier roman : Jeu de Peaux. Parce que lorsqu’on débute tout est possible et inatteignable à la fois, ballottée par des sentiments contradictoires. J’ai écrit ce polar en très peu de mois. J’écrivais jusqu’à huit heures voire dix heures par jour. C’était schizophrénique. J’avais attendu bien trop longtemps pour des raisons personnelles. Alors oui, je suis fière d’avoir pu aller au bout de ce rêve, heureuse que mon imaginaire ait pu se concrétiser dans un livre.
Tu fais partie du collectif Les louves du polar. Peux-tu nous dire ce que cela représente pour toi et ce que tu aimerais pouvoir voir évoluer, changer grâce à cette visibilité
Avant tout c’est l’envie de partager nos expériences respectives dans une véritable sororité. Cela fait bientôt trois ans que nous nous démenons pour faire davantage connaître les polars francophones écrits par des femmes. Nous sommes hyper organisées pour faciliter notre visibilité. Grâce à nos actions auprès des libraires (le mois des Louves jusqu’au 21 juin), Notez-le ! mais aussi auprès des blogueurs (euses) « Le challenge des Louves » en est un bon exemple et puis les médiathèques. Et puis, n’oubliez pas ! Les Louves du Polar sont fières de sortir « Dérapages » aux éditions Pocket, notre premier recueil de nouvelles en librairie le 5 juin. Le produit des ventes ira à Cop1, une association indépendante qui porte assistance aux étudiants dans le besoin.
Ton roman La nuit des fous est dans la 1ere phase de sélection pour le
Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2025. Toutes nos félicitations pour cela.
Qu'est-ce qu'un prix comme celui-là pourrait t'apporter ?
C’est un très beau prix avec des retentissements puissants au niveau
national. Évidemment, être finaliste et lauréate serait un booster de présence
en librairie avec des incidences positives sur ma notoriété et mes ventes. Je
te livre quand même deux détails importants qui rejoignent d’ailleurs la
question précédente.
Depuis que ce prix a été lancé en 2017, soit cette année, la neuvième
édition, seulement deux femmes étaient finalistes en catégorie
littérature française et je te le donne en mille : pas une seule autrice
lauréate.
Y aurait pas un blème ?
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