Portrait d'auteur #51, Isabelle Ménard, avril 2025

Un grand merci Isabelle d'avoir accepté notre invitation et répondu aussi rapidement et de façon si complète à nos questions. Les lecteurs vont ainsi découvrir ton univers... Vous êtes prêts ? C'est parti...

1/ Peux-tu te présenter à ceux de nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?

J'ai grandi dans un milieu où la littérature ne représentait qu'une cerise sur un gâteau. Issue d'un milieu très populaire, j'ai longtemps lu en cachette les livres que ma maman lisait elle-même en cachette. J'ai exercé de nombreux métiers : ouvrière en usine, animatrice, directrice d'EHPAD, de services médico-sociaux (ASE, Action sociale généraliste), chef d'exploitation agricole, j'ai toujours écrit. Je me suis lancée dans l'édition de mon premier roman, suite à un pari entre collègues. Et c'est ainsi que l'aventure a commencé.

Passionnée de littérature policière, je me suis investie dans des études de sciences criminelles et de droit pénal auprès de l’Université de Nantes. Insomniaque, je triture les mots. Mon attirance pour la criminologie m'a conduite jusqu’au 36, quai des Orfèvres où j'ai pu visiter les locaux, m'imprégner de ce lieu mythique et rencontrer des professionnels. J'aime être au plus près de la vraisemblance de l'enquête policière au sein de mes romans. Mon prochain roman «Crime en Charente-Maritime» est mon 5ème roman publié, les deux précédents ont obtenu un 3e prix au Festival «Plume de glace» de Serre Chevalier, et le Prix Maurice Bouvier 2013.

2/ Quel genre de lectrice es-tu ?

Je suis une lectrice qui préfère les livres papier (odeur du papier, toucher, tourner les pages et revenir en arrière si besoin). Je lis plusieurs livres par semaine, mélangeant tous les styles, les genres et les sujets. Pour cela, je consulte les blog (merci Marina). Je prends souvent des notes en cours de lecture. Je lis pour m'évader, pour apprendre de nouvelles connaissances, découvrir des lieux, des métiers, de milieux sociaux et professionnels.

3/ Quel est ton 1er souvenir de lecture et ton dernier coup de cœur littéraire ?

Ma maman lisait en cachette et me redonnait les livres ensuite. Mon premier roman fut celui de Georges Simenon "Le chien jaune" et cela a continué ensuite par tous les romans de Simenon et bien d'autres. Ma maman aimait beaucoup Emile Zola, alors moi aussi j'ai pris la suite et ce fut une grande source d'inspiration. Mon dernier coup de cœur, c'est le roman de Claire Deya "Un monde à refaire"

4/ Quel est ton premier lecteur ou ta première lectrice ?

Mon premier lecteur est mon éditeur, mon second, mes enfants et mon mari, sans concession.

5/ As-tu un rituel d'écriture ?

Je n'ai pas de rituel précis. Je fais en amont des recherches, une fois que j'ai délimité mon sujet. Après une période de maturation, je rédige un plan et je commence toujours par la fin et remonte ensuite le fil. Je prends des notes en observant les gens dans les cafés, les gares, les trains, les restaurants et les musées. Souvent, certaines personnes deviennent un ou plusieurs de mes personnages. Ne dormant que trois heures par nuit, j'écris plutôt la nuit, le jour j'observe. Mes différentes expériences professionnelles sont aussi une grande source d'inspiration.

6/ Quel est le plus beau compliment que l'on t’ait fait sur un de tes romans ?

C'est une journaliste de presse du journal "Ouest France" qui, avait terminé son article par "La nouvelle Agatha Christie nantaise".

7/ Quelle est la chose la plus bizarre qu'on t’ait dite ou demandée à une séance de dédicace ?

Y a pas d'images ? C'est dommage. Moi, je ne lis pas !

8/ La mer, la côte, l'empreinte maritime semble avoir une importance dans tes romans. Es-tu attachée à des lieux. Peux-tu nous expliquer en quoi un décor bien précis est si important pour toi ?

Le décor maritime n'est pas un simple cadre, il représente un personnage à lui tout seul. Il joue un rôle actif dans l'intrigue, influençant l'atmosphère, les personnages et parfois, la résolution de l'enquête. La mer, le littoral offrent des ambiances puissantes, un contexte social riche avec leurs propres codes. Si l'on prend pour exemple Simenon "Le chien jaune " Et bien d'autres...Un comble pour moi qui suis originaire du Jura. Mais j'ai tout de même traversé la France pour me marier !

9/ Ton prochain roman "Crime en Charente maritime" (Editions La Geste, collection Le geste noir) paraitra le 15 mai, peux-tu nous en dévoiler un peu plus.

Encore un décor marin. Revoilà notre commandante Corse, mutée en Charente- Maritime. Dans ce paisible décor maritime, le quotidien des résidents d’une location seniors s'effondre lorsqu'on découvre le corps d’un homme amnésique, étrangement étranglé avec un fixe chaussettes. Qui est cet inconnu dont la mémoire s’est évaporée comme les vagues sur le sable ? Les secrets enfouis et les mensonges s'entrelacent, révélant un tableau complexe où chaque personnage recèle des vérités dérangeantes. D'un ancien mercenaire à un ex-physionomiste d’un bar haut en couleurs, en passant par sept septuagénaires, chacun d'eux devient un suspect dans l'enquête menée par la commandante Lésia Bariani. Mais au-delà du mystère de la victime, se dessine le portrait troublant d'une avocate au passé obscur, condamnée pour infanticide, et d’un journaliste dont les souvenirs effacés pourraient détenir la clé de l'énigme. Dans cette atmosphère où rien n’est ce qu’il paraît, les apparences s’effritent et chaque résident semble cacher une miette de vérité. Peut-on vraiment faire confiance à ceux qui nous entourent ? Au fil des révélations, la frontière entre coupable et innocent se brouille, et chacun se retrouve confronté à ses démons. Quelle est l’histoire derrière l’amnésique trônant au cœur du drame ? Alors que les ombres du passé refont surface, rédemption et illusions se mêlent dans un ballet implacable.