Et ton coeur qui bat, Carène Ponte : MGBooks
Et ton coeur qui bat
Broché : 348 pages
Ed.: Michel Lafon (18 juin 2020)
Je referme le roman de Carène en éprouvant beaucoup d’émotions.. pourquoi ? Tout simplement car j’aime la plume de Carène, toujours juste, toujours belle. Chaque année, je lis son nouveau roman, dès sa sortie, avec toujours autant de plaisir. Son style est fluide, frais, très plaisant et le ton fait toujours mouche. En ouvrant un roman de Carène on est assuré(e) de passer un bon moment : un moment « cocooning » dont l’on sait à l’avance qu’il sera chaleureux, réconfortant, fort et beau... mais pas que..
Et ce roman ne déroge pas à la règle.
Avec ce roman Carène nous fait passer du rire aux larmes en nous entraînant dans la vie de Roxane, jeune « quadra » travaillant pour une société qui a créé son propre guide de voyage. Avec son amie Sam elles ont créé « Voyag’Elles », un guide pas comme les autres : celui-ci propose en effet de visiter des villes et pays un peu en dehors des sentiers battus. En évitant l’écueil de lieux trop chargés, surannés, les visites « plan plan » telles qu’on pouvait les envisager il y a quelques années. Des deux associées, Sam est celle qui a les pieds bien ancrés sur Terre. Elle gère la boîte et jongle avec tous les aspects administratifs. Roxane est celle qui voyage, va à la découverte des lieux et des gens afin de dénicher la pépite, l’activité à faire sur place, tout ce qui fera du séjour un vrai bon moment. L'objectif est l'originalité et le dépaysement pour un séjour un brin atypique et surtout non « formaté ».
L'auteure nous dévoile assez rapidement que Roxane a vécu un drame dans sa vie, mais on ne sait pas lequel. Elle va nous distiller quelques informations de ci de là, au cours des pages, jusqu’à ce que nous découvrions ce qui s’est passé et comprenions ce que traverse notre héroïne. Roxane peine à se reconstruire, elle est surtout dans le déni.. mais qui ne le serait pas à sa place ? Notre imagination s'emballe.. on pense cerner ce qui s'est passé.. et on attend plus de détails. Roxane ne parvient pas à repenser et à réaliser ce qui s’est passé. Elle vit avec un poids énorme de culpabilité, une colère sourde adjointe d’une haine féroce vis à vis d’elle-même qui nimbe son existence de ressentiment et d’amertume. Son unique solution est de se jeter à corps perdu -encore plus que d’habitude- dans son travail.
Elle jette justement son dévolu sur un hôtel en Camargue dont le nom « Au meilleur ami de l’homme » l’intrigue, mais moins que le concept même de l’établissement. A chaque chambre louée correspond un animal de compagnie à quatre pattes, un chien, que le locataire de la chambre pourra décider d’adopter à la fin de son séjour. Il y a un panier devant chaque chambre, c’est le chien qui choisit dans lequel se coucher. Ensuite, tout est une histoire de bonnes ondes passant entre l’animal et le locataire des lieux.. le coup de foudre aura-t-il lieu ? Les deux s’entendront-ils ? Mais en fait, on se demande rapidement qui du "maître" ou du chien est celui qui apprivoise l’autre.
Ce lieu qu’elle a choisi de « tester » pour leur guide va lui faire rencontrer Frédéric le propriétaire de l’hôtel et sa fille de 12 ans. Il y a également Gwendole, résident « à l’année », vieux monsieur charmant de 70 ans, rendu un brin mélancolique par ce que traverse son épouse.
Cet endroit dans lequel elle se sent de mieux en mieux va-t-il s’avérer salvateur ? Est-ce l’endroit où Roxane pourra enfin se poser et panser ses blessures ?
De confidence en confidence, de situations burlesques en fou rire.. le bien-être que Roxane sent l’envahir petit à petit risque bel et bien de bouleverser son existence et de percer la carapace qu’elle s’était si patiemment forgée.
Roxane avait proposé à son associé d’adjoindre un blog au guide de voyage papier. Et c’est grâce à ces billets publiés sur le blog que Carène gère la partie humoristique du roman. En nous décrivant les expériences « du cru » de son héroïne (la balade à cheval, le spa). Comment ne pas éclater de rire en lisant les expériences malheureuses et déboires de Roxane.. moments quelques fois peu glorieux mais qui lui offrent autant de bulles d'oxygène et de moments un brin euphoriques, qui lui permettent de respirer au milieu du tumulte de ses émotions.
Mais attention, sous la légèreté et les situations humoristiques, Carène traite avec beaucoup de délicatesse des thèmes beaucoup plus profonds. Celui du deuil, de la perte, et de la reconstruction qui s'en suit. De la gestion de la culpabilité face à des événements dramatiques. Et celui du pardon, que celui qui a souffert parvient ou non à accorder.
Sont également présents le thème de la famille, de l’amitié, de l’Amour avec un grand A, que l’on rencontre alors que l’on ne s’y attend pas ou plus.. Des rencontres qui font et défont des existences. Carène nous relate une formidable aventure humaine, que ce soit avec le guide de voyage ou la gestion de l'hôtel, projets professionnels qui permettent aux gens de se rencontrer et se trouver.
Aidée de ses nouveaux amis, à force de persévérance, Roxane parviendra-t-elle à gérer sa souffrance, à pardonner et à s'autoriser à continuer de vivre ?
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