Le Gibier, Nicolas Lebel : YvonS
Éditions du Masque, 393 pages
Broché, 21€90
"Le Gibier. Une meute ne lâche jamais sa proie." Un manuel de chasse à courre ? Non. Quoique... Qui est le gibier, qui est la meute ?
Gibier possible : les victimes, les flics, les témoins, les tueurs...
Meute possible : les flics, les tueurs
Qui chasse qui ?
Nicolas Lebel continue son ascension sur l'escalier du polar de haut niveau. Il continue à me surprendre. On retrouve toujours le style fluide, l'humour mais on gagne en construction, en double jeu, en immoralité aussi... 😂
De quoi est-il question ? Un polar-thriller divisé en 3 parties mais aussi rythmé en groupes de chapitres titrés comme les différentes étapes d'une chasse à courre. Après un prologue très "film noir" où un homme (privé ? tueur ? flic ?) suit une belle et nécessairement mystérieuse Mégara, on revient à un récit moins énigmatique. Chloé de Talense, belle blogueuse de renom, en couple avec un non moins charmant avocat se rend à deux rendez-vous professionnels. Rien que de très normal, sauf que... au même moment, un duo de flics atypiques, Paul Starski (avec un i !) et Yvonne Chen sont envoyés sur une prise d'otages qui finit mal. Starski (ça impose un certain look dans l'esprit du lecteur cinquantenaire😉) est mal dans sa peau, sa femme le quitte, ses filles lui manquent, son chien est mourant et sa hiérarchie le tient à l'oeil. D'autant que sa partenaire, la froide Chen, ne lui laisse pas de répit.
Évidemment, rien n'est ce qu'il paraît : la prise d'otages n'en est pas une, la blogueuse n'est pas n'importe qui et Starski et H... et Chen, efficaces, vont aller à sa rencontre parce que tout l'accuse. Trop simple ? Piégée la belle Chloé ? Ou redoutable manipulatrice qui joue avec le fragile Starski ? Encore une fois, qui est le gibier ? Qui est la meute ? Ces flics qui traquent le/la/les tueur(s) ou une mystérieuse organisation sud-africaine revancharde ? Parce que tout semble ramener 27 ans en arrière au moment de la fin de l'Apartheid... et aux frustrations de certains devant des procès tronqués et des vengeances inassouvies.
Il est très compliqué de faire cette chronique en préservant l'abondance de fausses pistes, de surprises, de clins d'oeil... Nicolas Lebel maîtrise parfaitement son sujet et quand, enfin, la clé de l'énigme vous est révélée, vous vous dites.... 😉....... moi ? je ne dirai RIEN ! C'est joyeusement immoral, diabolique, bourré de clins d'oeil et de références (même à l'art lyrique, vous allez sans doute découvrir Gluck et son plus célèbre opéra). Je l'ai dévoré en 2 jours...
On n'est pas dans un Agatha Raisin alors tout ne finit pas bien. On n'est pas dans un Sharko alors tout ne finit pas dans les flots de sang et d'entrailles répandues. On est dans un Lebel alors ça finit comme ça doit finir.😄 En demi-teinte. Avec l'espoir d'une suite. Pas une série, mais une suite.... complètement dé-Chen-ée ! 😉
On est déjà impatient !
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