Des matins heureux, Sophie Tal Men : MGBooks
Des matins heureux, Sophie Tal Men
Albin Michel (30 mars 2022) ; Broché : 304 pages
Comme chaque année j'étais impatiente de découvrir le nouveau roman de Sophie. Cette envie était d'autant plus forte que je savais que l'on y retrouvait Marie, personnage qui avait fait sa première apparition dans "De battre la chamade" et auquel nous nous étions tout de suite attachés.
Des matins heureux est un roman qui fait du bien, résolument optimiste, une véritable bouffée d'oxygène. Il nous conte la vie de trois personnes cabossées par la vie, Marie, Elsa et Guillaume. Fragiles, ils deviennent terriblement attachants dès les premières pages. Les hasards de la vie vont les faire se rencontrer et contre toute attente, au gré des situations qu'ils vont traverser, des embûches à surmonter, ils vont grandir ensemble.
Suivez-moi, je vous en dis plus...
Marie est une jeune femme dynamique, qui n'a pas la langue dans sa poche. Un brin garçon manqué, une attitude déterminée, elle est d'emblée sympathique. Mais c'est une façade qui cache une grande sensibilité, des peurs et de nombreuses fêlures (un peu comme nous tous non ?). Gynécologue, elle quitte Brest pour Paris afin d'y effectuer un stage de spécialisation de 6 mois. Elle laisse derrière elle ses repères et son cercle d'amis, sa "tribu" si importante à son équilibre. Dans cette grande ville, au sein du quartier Montparnasse, loin de la Bretagne, parviendra-t-elle à se faire une place et à trouver ce qu'elle recherche ?
Elsa aussi a peur. De la rue, des gens, d'une multitude de choses qu'elle n'ose même pas formuler. Elle vit dans la rue, véritable écorchée vive qui peine à accorder sa confiance, se méfiant de tout et de tous. Elle ne se doute pas que sa vie va basculer lorsqu'elle échoue par hasard dans le quartier où résident Marie et Guillaume.
Guillaume, lui, vit la nuit. Barman dans un bar du coin, il enchaîne les heures de boulot comme Marie enchaîne ses gardes. Il recule le retour inéluctable chez lui car il sait que son appartement sera vide, froid et inhospitalier. Et si sa rencontre avec les deux jeunes filles était l'élément déclencheur tant attendu pour que les choses bougent enfin dans sa vie ?
Ces trois là, avec leur parcours chaotique seront-ils capables de se comprendre, de s'aider et pourquoi pas de se reconstruire ? Ils sont maladroits dans leur approche, pudiques dans les blessures qu'ils tentent de cacher, peu enclin à se laisser apprivoiser.
Cette histoire se déroule à Paris mais la Bretagne n'est jamais loin grâce à l'auteure qui prend plaisir à nous la rappeler par petites touches tout au long de son récit. Le quartier, avec quelques rues seulement, non loin du cimetière, est sublimé et devient un personnage à part entière. Les rues se font alors complices des 3 personnages en leur fournissant tantôt de multiples cachettes tantôt des points de rendez-vous et d'ancrage dans leur nouvelle vie.
La "patte" et originalité de l'auteure tiennent également dans le fait de pouvoir traiter de sujets sensibles liés au domaine médical. C'est ainsi qu'elle aborde dans celui-ci par le biais de Marie le thème de la féminité, le rapport au corps et à la maladie. Toujours de façon subtile et bienveillante.
J'ai pris énormément de plaisir à suivre sa plume légère, douce, tendre, emplie d'humanité et d'empathie. Elle aime ses personnages et ils le lui rendent bien. Sa "famille de papier" s'est beaucoup agrandie, et ce pour notre plus grand plaisir ! Son histoire, véritable ode à la vie fait un bien fou.
Une fois la dernière page tournée, un grand sourire aux lèvres, il nous prend l'envie d'aller nous y balader et y flâner pour le plaisir d'y (re) découvrir les lieux que Sophie nous décrit dans son roman.
Alors, qu'attendez-vous ?
Merci à Albin
Michel pour ce service presse si rafraîchissant et plein de peps ! Un grand
merci également à l'auteure, Sophie Tal Men de nous inventer de si belles
histoires.
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