LE TABLEAU DU PEINTRE JUIF, Benoît Séverac : Yvon
LE TABLEAU DU PEINTRE JUIF; Benoît Séverac
Éditions La Manufacture de Livres, 300 pages
Broché, 20€90
Ça faisait longtemps qu'on attendait le nouveau roman de Benoît Séverac, le voici, et on adore !
Stéphane Milhas, 52 ans, est un petit patron d'une entreprise de transports ruiné par la crise des gilets jaunes. Il "hérite" d'un tableau de famille, une aquarelle de grande valeur dite "le tableau du peintre juif", offert à ses grands-parents par le peintre Eli Trudel et sa femme en remerciement pour les avoir cachés pendant l'Occupation. Les deux fugitifs disparaissant ensuite dans le vent de l'Histoire...
Stéphane est un homme en pleine crise conjugale, crise de la cinquantaine, il s'est un peu perdu de vue lui-même, il se méprise, méprise sa femme, il déprime, il se sent en échec perpétuel... En réaction, il décide alors brusquement de faire reconnaître pour ses grands-parents le statut de Justes parmi les Nations (*). Il entame les démarches auprès de Yad Vashem, l'institution qui gère la chose. Invité en Israël pour faire authentifier le tableau et compléter le dossier auprès du comité très exigeant qui examine les preuves, il se retrouve en garde à vue... Ledit tableau serait une oeuvre volée, spoliée.
Bien décidé à laver l'honneur de son grand-père, il se lance alors dans une enquête compliquée où il va reconstruire l'histoire de cette oeuvre et se reconstruire par la même occasion...
300 pages que j'ai lues en 2 fois... Dès la page 103, en effet, arrivée de Stéphane à Yad Vashem, il est impossible de lâcher ce livre. On veut savoir. Volé ? Pas volé ? Plus on s'approche de la fin, plus le suspense est grand. On s'est attaché à cet homme humilié, à ce quinqua qui doute mais qui s'obstine. Comme lui, on veut savoir ! De dossiers secrets en interrogatoires de police, la réponse est bien cachée.
Benoît Séverac alterne le récit de la quête de son héros avec celui des deux fugitifs... J'ai beaucoup appris sur Yad Vashem, les spoliations, l'attitude de Franco pendant la guerre. Nul n'est besoin d'être un spécialiste de cette époque, le gros travail de recherche de l'auteur est limpide, cette histoire se lit.... comme un roman ! 😉
Le tableau existe, il est vraiment le point de départ de cette histoire.... vous verrez !
J'ai retrouvé avec bonheur la qualité d'édition de La Manufacture, que cette maison de qualité soit remerciée ainsi que Benoît pour ce service de presse et cette plongée dans une époque terrible et fascinante.
(*) Honneur décerné par Israël à celles et ceux qui ont sauvé ou protégé des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Benoît Séverac en pleine signature de son service presse
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