TALA YUNA, Charles Aubert : YvonS

TALA YUNA, Charles Aubert

Éditions Slatkine et Cie, 318 pages

Broché, 18€

Attention, ce n'est pas le 4e épisode de la trilogie Bleu Rouge Vert. C'est un one shot. Et quel one shot ! Peut-être le meilleur de Charles Aubert, le plus personnel et une réussite totale...

Quid de Tala Yuna ? Tala Yuna c'est un bateau et une femme... Voilà, c'est dit. Mais commençons par le commencement...

Au tout début était l'échelle de Beaufort, graduée de 0 à 12..... Elle mesure l'intensité des tempêtes et elle scande cette histoire. C'est dire qu'on ne va pas vers de doux zéphyrs.

Prologue : un homme, seul sur une île enneigée... il se souvient. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ?

0 Beaufort : Flash-back... nous faisons la connaissance de Jonas Duval, un écrivain venu là dans ce petit port du Nord à la recherche de son père parti avant sa naissance. Où est-on ? Ça n'est pas vraiment important. Europe du Nord ? Archipel suédois ? Côtes canadiennes ? On ne sait. La nature est là, forte, elle sera là, omniprésente. Tout du long.

Jonas rencontre Sam, un skipper brut de décoffrage, genre viking, un peu inquiétant, qui se propose de le transporter dans l'Archipel des Mille Îles ou Archipel des couleurs. 😉 Jonas est un citadin mal dans sa peau qui cherche son géniteur pour avoir des réponses. Les réponses, il les trouvera. Mais ni celles qu'il attend, ni de qui il les attend et d'une manière... inattendue. Il rencontre aussi Ringo, le doux Ringo, le drôle de frère de Sam. Et l'Odyssée commence sur une mer d'huile...

Je ne veux pas divulgâcher mais Jonas rencontrera son "père" et la belle Tala Yuna, une femme étonnante qui l'initiera aux mondes subtils qui les entourent, loin des écrans et des villes de béton. Entre chamanisme et écologie, ils suivront un surprenant parcours. Charles Aubert a le talent d'évoquer les paysages et de les faire vivre. On sent les odeurs de résine, la fumée, l'humidité... On voit les rayons du soleil miroiter, les fleurs s'ouvrir, on sent la faune invisible. Jonas suit tout autant un chemin intérieur que celui qui parcourt l'île. Et on l'accompagne.

Mais n'oublions pas que nous sommes dans un polar et que la tempête arrive. La violence, la démence et la mort vont s'inviter dans ce paradis boréal. La fin va vous river à votre livre, elle est pleine de surprises, étonnante, violente... même si auparavant vous aurez passé de très beaux moments de sérénité, de plénitude ou d'émotion. Je gage qu'un certain petit bateau vert vous donnera des frissons...

Et puis, un épilogue dont je ne dirai rien sinon qu'il éclaire toute cette histoire et qu'il est superbe. J'adore Niels et ses copains, mais cette histoire là m'a touché et elle n'est pas près de me quitter. Au point que j'ai envie de la relire. Tout de suite.

La librairie est ouverte ? Foncez !

Merci à Slatkine et Cie ainsi qu'à Charles Aubert pour ce service de presse tant attendu et qui m'a. ... soufflé ! 😉