LES POUPEES, Alexis Laipsker : Yvon
LES POUPEES, Alexis Laipsker
Editions Pocket, 426 pages
📷MGBooks
Il y a quelque temps je vous ai parlé du dernier Alexis Laipsker : Hurlements, dont les deux personnages principaux sont le commissaire Venturi, dit le cow-boy, et la psy Olivia Montalvert, dite Menthe-à-l'eau. Duo improbable comme il se doit mais diablement efficace, à leurs risques et périls. Eh bien, voici en fait le moment de leur rencontre donc, si possible, à lire avant Hurlements. Mais de quoi est-il question ici ?
Un prologue violent. Très violent. Un homme battu à mort. A l'agonie il hallucine sur une certaine Ophélie.
Quatre ans plus tard, deux flics découvrent dans la campagne une chapelle en ruines fermée par un splendide cadenas tout neuf. Etrange. Une odeur épouvantable s'en dégage et ce qu'ils vont y découvrir est inimaginable. Six cadavres nus, mutilés et comme embaumés. Six jeunes hommes plus ou moins décomposés.. L'enquête est confiée au commissaire Venturi au moment où celui-ci est empêtré dans une enquête de l'IGPN. Apparemment, Venturi jouerait un peu trop de son flingue. Et au vu de ce qui semble une affaire de tueur en série, on fait appel à une jeune psy Olivia Montalvert. Deux fortes personnalités qui vont se heurter, se respecter pour finir par une sorte de symbiose terriblement efficace. Et il va leur en falloir de la perspicacité et de l'efficacité !
Alternant avec leur enquête, Alexis Laipsker nous raconte la vie d'Ophélie, une voyante installée dans le sud, elle a tout quitté pour vivre dans une maison isolée, se refaire une santé et changer de vie. Mais bientôt, elle se sent observée, sa maison visitée. Est-ce le voisin inamical avec son fils handicapé mental ou son passé qui la rattrape ? Et puis, il y a ces drôles de chapitres, comme des lettres, pleines de ha.ine, de désir de vengeance et de folie qui ponctuent ce livre. Qui les écrit ? A qui ? Pourquoi cette colère, cette folie ? Contre qui ? Une folie délirante, on voit la jubilation du tueur, son exaltation. C'est terrifiant.
Alors vous me direz : encore un serial killer ! Oui, bien sûr, mais Alexis Laipsker a tricoté une intrigue beaucoup moins évidente qu'il n'y paraît. Fausses pistes nombreuses, double-jeu.. Une pointe de fantastique ou de plus classiques hallucinations ? Vous allez, comme moi, hésiter, faire des hypothèses. Et puis, j'ai eu un éclair de génie (oui, ça m'arrive). J'ai deviné qui est le tueur. Mais accrochez-vous, ça n'est pas simple. Même pris par la frénésie de la lecture, prenez le temps de tout lire, ne lisez pas en diagonale, pour bien comprendre la fin. Alexis Laipsker joue avec vos nerfs jusqu'à la dernière page, la dernière ligne.
Un tueur extra...ordinaire dans le vrai sens du terme. Et puis Ophélie, l'héroïne du célèbre poème de Rimbaud. Et puis les intuitions de Montalvert, et puis le point faible de Venturi que je vous laisse découvrir.. et puis vous réalisez ce qui vient de se passer, que tout est sous vos yeux et que vous n'avez pas compris (je suis quand même allé jusqu'à la page 360 avant de comprendre, oui je suis un peu lent parfois 🤣)... vous vous dites alors : ah ouiiii c'était ça ! Vous envisagez alors cette histoire sous un autre angle. Et c'est ex-cel-lent !
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