Auteur à la page #44, Patricia Delahaie, juin 2024

 

©Edouard Brane

Chère Patricia, 

Après avoir découvert ton roman La Faussaire, en lice pour le Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket, nous avons eu la chance de te rencontrer au salon d'Auvers Noir, de discuter un petit peu plus lors d'un apéro polar.. pour échanger de façon encore plus intense au salon Noir Ormesson. Merci pour ta confiance et le temps consacré à notre questionnaire. Notre rencontre récente au Festival du livre de Paris a renforcé notre complicité. Nous sommes ravis de te compter parmi nos auteurs chouchous et de permettre, via ce portrait sur le blog, à nos lecteurs d'entrer dans ton univers.

Peux-tu te présenter à ceux de nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ? 

Bonjour à tous, je suis Patricia Delahaie ex journaliste de presse écrite et télé. J’ai beaucoup écrit sur les relations humaines : rubriques psycho-société et 20 livres de non-fiction sur l’amour, la sexualité, les relations mère-fille etc. A base de nombreux témoignages car j’aime qu’on me raconte l’histoire de sa vie. D’ailleurs dans l’émission les Maternelles sur France 5 j’ai chroniqué pendant six ans les albums et les excellentes histoires de la littérature jeunesse.
 
Quel genre de lectrice es-tu ?

J’ai été une très grande lectrice de romans. Enfant, pensionnaire, fille unique, j’étais assez seule. J’adorais m’évader, réfléchir, vivre d’autres existences. Maintenant j’invente ces mondes mais en m’appuyant sur une vaste documentation. Alors je lis « utile » surtout. Mais parfois je suis happée par un roman et follement reconnaissante au romancier de m’avoir procuré ce plaisir unique. J’aimerais être cette romancière pour mes lecteurs.

Quel est ton 1er souvenir de lecture et  ton dernier coup de cœur littéraire ?

Je me revois vers cinq ou six ans, penchée sur mon Larousse illustré, émerveillée par tous ces mots nouveaux que je prononçais à voix basse… Quant à mon dernier coup de cœur, il va à Triste tigre de NeigeSinno. Quelle force, quelle puissance, quelle intelligence !

Quel est ton premier lecteur ou ta première lectrice ?

Mon mari. Je l’ai connu quand j’avais 20 ans. Quand il a lu mes premiers textes, il s’est écrié : bah dis donc, c’est pas du Flaubert !  Et j’ai arrêté d’écrire des histoires, comme si le but était d’être... Flaubert ou personne. J’ai mis longtemps à oser écrire à ma façon. Aujourd’hui, il (mon mari) est l’un de mes plus grands fans.

As-tu un rituel d'écriture ? un lieu particulier ?

J’écris dans un lieu que j’adore, mon bureau où je suis entourée de livres, de portraits d’écrivains, de phrases d’écrivains. D’ailleurs, j’habite au carrefour de trois avenues : Émile Zola, Victor Hugo et Diderot… mais ça je l’ai découvert après avoir déménagé. 

Quel est le plus beau compliment que l'on t'ait fait sur un de tes romans ?

Il date d’hier. Il vient de Camille Anseaume, une amie écrivain si douée. Elle était en train de lire mon Lundi de Pentecôte quand elle a écrit un texto qui disait :  Frisson. Frisson. Frisson. Quelle plume, quelle musique, quelle intensité !  Bon, en même temps on s’aime beaucoup.

Quelle est la chose la plus bizarre qu'on t'a dite ou demandée à une séance de dédicace ?

C’était au festival du livre de Quiberon, un monsieur est arrivé vers moi, a regardé la couverture de Un lundi de Pentecôte et m’a demandé : « c’est pas trop angoissant ? » Eh bien si mon cher monsieur, pour l’instant j’écris des romans noirs qui ne peuvent pas être en même temps du feel good. Cela dit, quand on referme mes livres, on est heureux d’avoir échappé au pire.

Ton nouveau roman... Un lundi de Pentecôte, peux-tu nous en parler? on est très impatients de le découvrir... L'affaire Christian Ranucci, dite du "pull over rouge" a été très médiatisée. Peux-tu nous en dire plus sur la raison qui t'a fait choisir ce sujet ?

C’est un roman avant tout, l’histoire d’une mère Louise et de son fils Loïc Peyrat. Leur relation est inventée, les journalistes, les avocats aussi. De même que les pensées du criminel. Ce n’est donc pas un document de plus sur l’affaire Ranucci. Mais il est vrai que cette histoire m’a inspirée. J’en ai repris les éléments romanesques : une fillette enlevée, un petit frère dévasté, une champignonnière, la guillotine, les années 70 et d’autres crimes trente ans plus tard. Il s’agit donc de MON affaire Ranucci, une histoire vraie romancée qui fait écho au monde d’aujourd’hui. J’entends de plus en plus de gens s’interroger sur la validité de la peine de mort. La haine s’étale sur les réseaux sociaux. La pédocriminalité se répand sur la toile. Les thèmes de mon roman sont très actuels.

Tu as été sélectionnée en 2023 pour le Prix Nouvelles Voix du Polar. Peux tu nous dire ce que cela a changé pour toi.

Je ne sais pas. Une visibilité et quelques ventes en plus, sans doute. Mais je ne veux pas m’attacher aux prix littéraires, je les loupe tous. Plus d’une dizaine pour La Faussaire. J’ai même été finaliste du Grand prix des lectrices Elle polar et puis non, le syndrome Raymond Poulidor, celui de l’éternel second.

Un scoop pour le blog ? Quelque chose à ajouter (que nous n'aurions pas évoqué plus haut) ? Ton prochain projet ? Tu peux parler de tout ce que tu souhaites 

D’abord merci à vous Marina et Patrice qui partagez avec passion et désintérêt vos coups de cœur et vos déceptions. J’aime vous lire et vous suivre… Et je suis heureuse qu’il se passe aussi de belles choses sur les réseaux. Le scoop pourrait-être mon prochain sujet, l’histoire d’une relation mère-fille passionnée qui débouche sur un crime mais cette fois pas d’inspiration puisée dans un fait divers. On ne connaît pas de fille ayant tué sa mère. Cette fois l’histoire sera pire que la vie -:)



😎 les portraits précédents à retrouver sur notre blog : 


- # 37 Gilles Paris

2024

- # 39 Frédéric Lepage
- # 40 Déborah, notre 1ère dévoreuse de livres
- # 41 Jean-Christophe Portes
- # 42 Julien Sandrel
- # 43 Franck Thilliez

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