Portrait d’auteur #55, Nicolas Druart, septembre 2025

Cher Nicolas, 

Nous sommes ravis de lancer la "rentrée" en ta compagnie avec ton portrait. Merci pour ta disponibilité et tes réponses très complètes à notre questionnaire :) Nos lecteurs vont ainsi avoir l'occasion d'entrer dans ton univers et d'en savoir un peu plus sur toi et ton processus d'écriture.

C'est parti...

Peux-tu te présenter à ceux de nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ? Nous retracer un peu ton parcours professionnel. 

Je m’appelle Nicolas Druart, je suis infirmier en disponibilité du CHU de Toulouse, père au foyer d'une petite fille de six ans et auteur de thrillers. J’ai commencé l’écriture en 2016, par hasard, lors d’un arrêt maladie longue durée à cause de problèmes de dos. Et je n’ai jamais arrêté depuis… 

Quel genre de lecteur es-tu ?

Un grand lecteur ! J’ai grandi avec Agatha Christie, Conan Doyle, Stephen King, Peter Straub, Thomas Harris, Tolkien, etc… Après une longue pause durant mes études et mes premières années d’activité à l’hôpital, j’ai repris la lecture avec Harlan Coben et Maxime Chattam. Aujourd’hui, je lis moins car l’écriture est de plus en plus chronophage, cependant j’avale en moyenne une quarantaine de romans par an, essentiellement des polars et des thrillers, néanmoins j’aime bien faire un écart de fantasy, de SF ou de littérature blanche de temps en temps. Depuis quelques années, je lis principalement des polars/thrillers francophones car cela m’aide pour l’écriture, le vocabulaire, la syntaxe, etc. 

As-tu des rituels d'écriture ? Lieux, heures, environnement musical, etc...

Mes horaires d’écriture sont calés sur l’emploi du temps de ma fille. J’ai cette chance. Je m’installe devant mon ordinateur après l’avoir déposée à l’école, et j’arrête d’écrire lorsque c’est l’heure d’aller la chercher, et ce, quatre jours par semaine. Je grappille ensuite une heure par-ci par-là pour relire, corriger. En général, j’écris un chapitre par jour, que je relis en fin de journée et le lendemain. Je suis incapable de travailler ailleurs que chez moi, et il me faut un silence absolu quand j’écris. En revanche, j’aime bien repenser à ce que j’ai écrit en musique, ou visualiser les prochaines scènes/chapitres en écoutant un morceau en lien avec l’ambiance du roman.

Quel est ton 1er souvenir de lecture et ton dernier coup de cœur littéraire ?

Mon souvenir de lecture le plus ancien et le plus poignant est Misery, de Stephen King. Je l’ai lu quand j’étais jeune ado, et c’est le premier roman qui m’a véritablement fait peur. D’ailleurs, l’adaptation était tout aussi réussie. Ma révélation de ces dernières années sur la scène française est Alexis Laipsker, et ma meilleure lecture de l’année dernière est Mémoires d’un expert psychiatre, d’Angelina Delcroix.

Qui est ton premier lecteur/ta première lectrice ?

Ma première lectrice est ma compagne, Audrey, auteure de romantasy. Il y a une règle chez nous : rien ne sort de l’appartement sans que l’autre ne l’ait lu 😊 Je fais ensuite lire tous mes manuscrits à un libraire toulousain, Bruno Lamarque. Encore aujourd’hui, je ne serai pas rassuré à l’idée d’envoyer un texte à une éditrice sans leurs retours.

Comment a germé ton idée pour ton prochain livre qu'on attend avec impatience ? On peut savoir le titre ?

Je ne peux pas divulguer l’idée de départ car, comme souvent, il s’agit du twist final ou de la résolution de l’intrigue. Tout ce que je peux dire, c’est que mon prochain roman sortira en janvier 2026, qu’il s’appellera Immersion, et qu’il se passera en grande partie dans un gouffre à la réputation sulfureuse… 😊

Quelle est la chose la plus bizarre, ou la plus drôle qu'on t'a dite ou demandée lors d'une séance de dédicace ?

Lors de mon premier Quais du Polar, une lectrice et chroniqueuse m’a expliqué que son ado avait présenté mon troisième roman à sa classe de collège, L’Enclave. Apparemment, sa prof de français s’est décomposée à mesure qu’il détaillait l’histoire. L’anecdote m’a beaucoup fait rire.

On sent dans ton écriture tes nombreuses influences littéraires et cinématographiques. Peux-tu nous en dire un peu plus sur les artistes et auteurs qui influencent ton travail ?

Tout à fait. C’est le genre de roman que j’aime bien lire, et donc que j’aime bien écrire. Je pense qu’on écrit tout simplement les histoires qu’on aimerait lire. Pour moi, l’ingrédient principal dans un thriller est le décor, « l’arène » dans laquelle se déroule l’intrigue. C’est un des points que je travaille avant de débuter l’écriture d’un roman (au même titre que les twists, le thème du livre ou le mobile du criminel). Afin d’immerger le lecteur dans l’histoire, j’essaie de créer une ambiance angoissante, et cela passe par la description des lieux, que les images fusent dans l’esprit du lecteur, comme dans un film, mais aussi en détaillant les bruits, les musiques, les odeurs, de façon à solliciter les sens pour plonger un maximum le « spectateur » dans mon intrigue. Beaucoup de cinéastes m’inspirent, de Hitchcock à Fincher en passant par Nolan, Aja ou Tarantino ; des séries telles que American Horror Story ou Black Mirror ; les slashers ; l’univers des comics, celui des mangas ; les histoires d’épouvantes ; des auteurs, bien sûr, de Stephen King à Agatha Christie – la reine du huis clos ! Mais celui qui m’influence le plus est Maxime Chattam. Je pourrais en citer plein d’autres, mais il est celui qui arrive le mieux à m’embarquer dans des atmosphères oppressantes.

Ton dernier roman SOUFRE est sorti en fin d'année 2024. Il est très cinématographique justement. Peux-tu nous en parler ?

L’idée de Soufre était de mettre au goût du jour ces légendes urbaines que l’on pouvait voir au cinéma américain dans les années 90, et quelles conséquences elles pourraient avoir à notre époque, en France, notamment avec les réseaux sociaux. Dans le roman, j’ai imaginé une entité, l’Homme-Allumettes, qui apparait si l’on répète trois fois son nom en effectuant un petit rituel – c’est quelque chose d’assez récurrent dans ce genre d’histoires. En réfléchissant à l’intrigue, je me suis demandé d’où pouvait sortir ce genre « d’individu », et le monde de la fête foraine a résonné dans mon esprit. C’était une arène propice pour instaurer une atmosphère effrayante, mystérieuse, un décor très visuel que l’on s’imagine facilement.

Tu peux ici nous parler de ce que tu souhaites.. un message, une envie, un projet qui te tient à cœur. C'est à toi !

Merci Marina et Patrice pour cette belle mise en lumière ! Et merci aux lectrices et aux lecteurs qui sont curieux de s’immerger dans mes intrigues bizarres. Les thrillers ne sont que la partie émergée des histoires qui me trottent dans la tête. Je n’exclus pas, d’ici quelques années, de me lancer dans une nouvelle aventure romanesque au cœur d’une contrée imaginaire😉

Crédit photo ©Melania Avanzato

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