Auteur à la page #23, Nicolas Leclerc, mai 2022
J’ai grandi dans le village le plus froid de France, j’ai réalisé une vingtaine de films amateurs entre 12 et 18 ans, je vais au catch un mercredi sur deux, j’ai mangé une soupe de cobra dans les montagnes du nord de la Thaïlande, j’ai travaillé pour Martin Scorsese, Sacha Baron Cohen et Christian Clavier, j’ai croisé Kim Kardashian à Phuket, je perds tout contrôle de moi-même lorsqu’on me présente un pot de cancoillotte et une saucisse de Morteau, je connais le nom des coureurs du championnat de motocross américain par cœur, et mon premier roman a été publié juste avant mes 40 ans.
Je jure que tout ce que je viens de dire est vrai.
Quel genre de lecteur es-tu ?
Vorace. Je lis dès que je peux. Le soir dans mon lit, dans le train, le métro, un transat dans mon jardin… Je lis beaucoup de polars et de thrillers évidemment, mais pas que, j’essaye d’être aussi ouvert que possible. Je lis évidemment beaucoup de documentation et de témoignages pour mes recherches également.
Quel est ton 1er souvenir de lecture ?
Quand j’étais petit, j’avais une collection de cassettes audio (ça ne nous rajeunit pas…) qui s’intitulait « Raconte-moi des histoires » sur lesquelles étaient retranscrits les contes de Grimm, Perrault ou Andersen, des histoires originales, drôles ou effrayantes. Ça m’a marqué au fer rouge, et dès lors j’ai su que c’était ce que je voulais faire quand je serais grand !
Sinon le roman qui m’a véritablement retourné, que j’ai lu et relu enfant et adolescent, c’est L’île au trésor de Robert Louis Stevenson. S’il ne devait y en avoir qu’un pour me définir, ce serait celui-ci.
Quel est ton dernier coup de cœur littéraire ?
Je viens de terminer Là où chantent les écrevisses de Delia Owens, qui m’a intensément ému, un travail d’orfèvre, toujours juste, que ce soit dans les descriptions de nature, dans l’émotion, dans l’intrigue. Un plaisir viscéral et explosif.
J’ai eu plusieurs autres coups de cœur depuis le début d’année, je vais donc en choisir 3, très différents : Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver, Seule en sa demeure de Cécile Coulon, dont j’ai découvert la plume et dont il me tarde d’attaquer le reste de l’œuvre, et Les Apparences de Gillian Flynn, qui était le dernier roman qu’il me restait à lire de cette autrice que j’apprécie particulièrement, et qui est très certainement son chef d’œuvre.
Quel est ton premier lecteur ?
Ma compagne ! C’est elle qui relit et reprend le premier jet de mes romans. Elle est scénariste alors elle sait traquer les failles, les défauts de construction ou les personnages pas assez développés. Et j’ai une entière confiance dans son jugement, je sais qu’elle ne me ménagera pas pour me faire plaisir ! Ensuite je fais lire la version corrigée à deux bêta-lecteurs, et ensuite c’est mon éditrice !
As-tu un rituel d'écriture ou un lieu préféré pour cela ?
Sans hésitation : mon bureau. C’est un espace entièrement dédié à l’écriture. J’ai fixé au mur des panneaux de liège, avec la structure du roman en cours sous forme de post-it, je l’ai donc en permanence à l’œil ! Je m’y installe le matin, je ferme la porte, je me mets de la musique de film dans le casque, avec une tasse de thé, et je me lance ! Je n’en ressors que pour manger à midi, et en fin de journée. Rien de bien original. Il m’arrive de prendre l’ordinateur portable et de bosser dans le jardin également, par contre je suis incapable d’écrire dans un bar ou dans le train, partout où il y a du monde en fait. Je ne peux pas écrire en public !
Quel est le plus beau compliment qu'on t'a fait sur un de tes livres ?
Un de mes oncles, qui n’avait pas lu de livre depuis trente ou quarante ans, a lu Le Manteau de neige, et s’est du coup remis avec plaisir à la lecture. Que demander de plus ?
Quelle est la chose la plus bizarre qu'on t'a dite ou demandée à une séance de dédicace ? (la plus bizarre ou la plus drôle LOL)
Alors ce ne sera pas une anecdote drôle ou bizarre, mais touchante ! Et ça vient de toi, Marina ! Tu m’as demandé de signer Toujours Vivantes, non pas pour toi, mais pour Sylvie Allouche (la tellement talentueuse et adorable Sylvie Allouche), et tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. J’ai trouvé l’idée géniale car c’était une vraie surprise et un beau cadeau. Tu as fait le passage de relais !
Veux-tu nous en dire plus sur ton nouveau roman TOUJOURS VIVANTES qui vient de sortir ?
Toujours Vivantes, c’est la rencontre fortuite et brutale de deux mondes, qui n’auraient jamais dû se croiser : d’une part celui d’Aïssatou, qui a traversé toute l’Afrique et de nombreux périls depuis la Guinée avec son compagnon Sékou, pour gagner l’Angleterre où ils espèrent trouver une vie meilleure, d’autre part Hélène, quinqua bourgeoise mariée à François, un cardiologue niçois, qui dépérit dans sa prison dorée. Un braquage qui tourne mal, et les deux couples se retrouvent coincés ensemble en direction du nord, les gendarmes à leurs trousses. La cavale va révéler le caractère et les failles de chacun(e) et projeter nos quatre personnages dans un voyage sans retour.
Quelque chose à ajouter sur tes projets en cours ? Un scoop…. ? ou tout ce que tu auras envie de nous confier ou d'évoquer (et dont on aurait pas parlé plus haut)…
Je suis actuellement en pleine rédaction du premier jet de mon quatrième roman, et pour l’occasion je retourne dans le Jura, mais en été cette fois et en pleine canicule (mes deux premiers thrillers, Le Manteau de neige et La bête en cage se passent en hiver, sous la neige), histoire de varier les plaisirs… Et il s’oriente vers une forme de polar plus « classique », avec une enquête, des indices… Quoique…
2020
Toujours vivantes est une pépite ! Je l'ai découvert au mois de février (en SP) et il m'a tenue en haleine jusqu'à la fin ! Très bien écrit ce qui ne gâche rien. Merci pour cet interview ! c'est super.
RépondreSupprimer